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Vous conduisez sans les mains? Votre Tesla vous prive d'Autopilot

Lorsque le conducteur ne remet pas ses mains sur le volant, la Tesla suspend désormais et de manière provisoire l'usage de l'Autopilot.

Lorsque le conducteur ne remet pas ses mains sur le volant, la Tesla suspend désormais et de manière provisoire l'usage de l'Autopilot. - JB

Il y a quelques jours, nous avons testé le Model X, dernier modèle de Tesla, équipé du système de conduite semi-autonome de la marque, l'Autopilot, dans sa version la plus récente. Depuis la mise à jour vers la version 8.0, les utilisateurs sont privés d’Autopilot s’ils n’ont pas remis assez vite leurs mains sur le volant. Démonstration en vidéo.

Depuis le décès d’un premier conducteur Tesla en mode Autopilot en mai dernier, le système de conduite semi-autonome de Tesla est sous le feu des critiques. L’Allemagne vient ainsi de demander au constructeur californien de ne plus mettre en avant cette fonction, de la même manière que la Chine qui avait jugé trompeuse l’appellation de "pilotage automatique" un mois plus tôt.

Et il est vrai que cet assistant de conduite particulièrement poussé flirte avec la législation qui interdit jusqu’à présent de retirer ses mains du volant. Ces systèmes qu’on retrouve chez d’autres constructeurs comme Mercedes ou Volkswagen ne sont en effet pas parfaits, comme l’a très bien montré un test réalisé récemment par nos confrères d’Autoplus. Même avec ce mode qui dispense de l’utilisation des pédales (grâce au régulateur de vitesse adaptatif) et du volant (grâce à la fonction de suivi des lignes de la route), le conducteur est donc tenu de toujours garder les mains sur le volant pour être en mesure de reprendre le contrôle à tout moment, et éviter l’obstacle que la voiture n’aurait pas détecté par exemple.

Carton jaune aux utilisateurs imprudents

Mais que se passe-t-il si le conducteur ne respecte pas cette consigne sur les modèles de Tesla? C'est ce que nous avons voulu savoir, lors de notre essai du Model X, équipé de la toute dernière version de conduite semi-autonome.

Première étape avant le départ: au moment d’activer l’Autopilot, l’écran nous demande d’accepter les conditions d’utilisation de la fonction. Une étape qui revient souvent lors de l'installation de n'importe quel logiciel et que le public a pris l’habitude de passer rapidement en se précipitant sur le bouton "accepter", mais qui permet à Tesla de ne pas être jugé responsable en cas de mauvaises utilisations du système (l’utilisateur ne pourra pas dire qu’il n’était pas prévenu).

Pendant la conduite en mode Autopilot, si le système ne détecte pas de mains sur le volant au bout d'un certain temps (environ deux minutes dans notre cas), il va inciter le conducteur à reprendre en main le volant. Des messages apparaissent sur l'écran situé derrière le volant, puis des bips retentissent. Le véhicule entame ensuite une décélération progressive. Si le conducteur ignore les rappels à l'ordre (en cas de malaise par exemple), le véhicule ira jusqu'à s'immobiliser dans sa voie et avec les warnings activés. Il ne prendra pas l'initiative de se rabattre sur la bande d'arrêt d'urgence, précise Tesla.

Le véhicule prive provisoirement le conducteur d'Autopilot

Depuis le déploiement de la mise à jour 8.0 démarré en septembre, le véhicule va également "sanctionner" l’utilisateur imprudent qui aurait trop tardé à remettre ses mains sur le volant (c'est l'objet de notre test en vidéo). Une fois le retour au contrôle manuel effectué, la voiture empêche en effet de remettre en route l’Autopilot avec le message "Maintien de cap indisponible pour le reste du trajet, tenez le volant pour conduire manuellement".

Pour pouvoir le réactiver, il faut immobiliser le véhicule et passer en mode parking. Avant, même en cas d’abus, le conducteur pouvait immédiatement réenclencher l’Autopilot après avoir été rappelé à l’ordre. Dans ce cas de figure, Tesla a sans doute trouvé une formule intéressante pour dissuader des comportements à risque: difficile en effet d’imaginer la marque priver totalement les conducteurs adeptes de la conduite assistée sans les mains d’une fonction facturée 3.300 euros. 

Julien Bonnet