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Voitures électriques: l'Etat ne montre pas vraiment l'exemple

L'arrivée d'Emmanuel Macron en Renault Espace à l'Elysée après son élection en 2017.

L'arrivée d'Emmanuel Macron en Renault Espace à l'Elysée après son élection en 2017. - BFMTV

Les voitures électriques représentent moins de 5% des achats de voitures neuves de l'Etat d'après le magazine Auto Plus.

"Faites ce que je dis, pas ce que je fais": c'est un peu ce qui ressort du décompte des achats de voitures électriques par l'Etat depuis le début de l'année. Dans son dernier numéro, Auto Plus pointe en effet du doigt le faible nombre de modèles zéro émission acquis ces derniers temps par les pouvoirs publics, alors même que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire vient d'annoncer un durcissement du malus l'an prochain.

Un parc à 90% thermique

"Seuls 4,5% des véhicules achetés par l'Etat début 2019 étaient des modèles électriques!", souligne le magazine spécialisé, qui précise, qu'au premier trimestre, il fallait ajouter 5,5% d'hybrides non-rechargeables, 14% de diesels et 76% d'essence. 

Résultat: la motorisation thermique reste prépondérante dans le parc automobile de l'Etat, avec une part de 90%, alors même que la loi relative à la transition énergétique de 2015 impose aux services de l'Etat "une part minimale de 50% de véhicules à faibles émissions de CO2 et de polluants de l'air, tels que des véhicules électriques" lors du renouvellement du parc.

Depuis 2015, Auto Plus note que la part du diesel a diminué, passant de 85 à 74% du parc automobile de l'Etat, quand l'essence représente désormais 18% du parc et 8% pour les électriques et hybrides.

Transition difficile

L'Etat ne respecterait donc pas la loi? Une des raisons: 25% du parc public n'est pas soumis à l'obligation des 50% de véhicules à faibles émissions lors du renouvellement car "il s'agit de véhicules utilisés pour des missions opérationnelles (armée, douanes, services pénitentiaires, entretien des routes)", explique le magazine.

Alors que la motorisation électrique ne représente actuellement que 10% des intentions d'achats des Français, Auto Plus note que l'Etat se heurte finalement aux mêmes freins que le grand public: la difficulté à trouver un modèle correspondant à ses besoins avec une offre encore en développement (difficile de remplacer des Renault Talisman ou des Peugeot 508 par des Tesla) et une infrastructure de recharge qui manque encore pour permettre de faciliter la recharge des véhicules.

Julien Bonnet