Voiture volante: encore quelques nouveautés présentées à Genève
Sur le salon automobile de Genève (Suisse), certains viennent acheter des voitures de luxe, d’autres une voiture volante. "Nous avons pris plusieurs contacts, vu également des potentiels clients qui nous suivent depuis longtemps", nous confie Robert Dingemanse, PDG et fondateur de Pal-V. Cette société néerlandaise travaille depuis 20 ans sur la conception d’une voiture volante.
Près d'une centaine d'exemplaires déjà vendus
En 2019, la marque expose à Genève un modèle de série, la Liberty Pionner Edition. Pal-V travaille actuellement sur la certification de ce véhicule auprès de la sûreté aérienne, et espère livrer ses premiers clients l’année prochaine. Entrepreneurs, groupe d’amis, ils ont déboursé 500.000 euros pour acquérir le modèle. Dans le package est aussi compris une formation pour passer le premier niveau de brevet aérien. La police néerlandaise regarderait également quelles applications pourraient être données à un tel appareil.
Alors que de nombreux concepts étaient présentés l’année dernière au même salon automobile de Genève, Pal-V est le seul à être revenu cette année avec un modèle de série. Aston Martin, Mercedes ou encore Airbus avec Audi ne communiquent pas cette année sur le sujet. "La voiture volante va devenir un élément très important dans les prochaines années, mais cela prend du temps, poursuit Robert Dingemanse. Beaucoup d’autres sociétés présentent des concepts, mais ils n’arriveront sur le marché que dans dix ans".
Un pneu dédié à la voiture volante
A quelques mètres, Goodyear semble lui convaincu. Le pneumaticien présente sur le salon un concept de pneu, sans caoutchouc. Son nom: Aero. Avec une bande de roulement très étroite, il peut rouler sur la route. Puis il passe à l’horizontale. Les pales installées à l’intérieur du pneu permettent alors de faire décoller à la verticale le véhicule, comme une hélice.
"Le trafic augmente dans les grandes villes, mais il reste de la place dans les airs, nous explique Sébastien Fontaine, designer chez Goodyear. Comme manufacturier de pneus, nous voulons proposer une solution de notre côté: comment faire voler des pneumatiques de manière assez simple, pour rouler sur la route et s’envoler sans avoir besoin d’infrastructures spéciales".
Un marché de niche
Certains spécialistes doutent cependant de l’explosion rapide du marché des voitures volantes. Pour des raisons de sécurité, mais aussi pour une question de répartition de l’espace aérien entre avions, hélicoptères, drones et peut-être demain voitures volantes.
"Très sincèrement, je pense qu’on est dans la micro-niche, nous confie Laurent Meillaud, journaliste automobile spécialiste des nouvelles technologies. L’espace aérien est très réglementé, mis à part dans quelques pays où on a de l’espace où cela ne pose pas de problèmes d’avoir des engins volants, il y a peut-être des applications pour des opérations de police, de surveillance, voire de taxis volants. C’est néanmoins un tout petit marché".
Ces concepts peuvent cependant avoir un véritable intérêt: penser autrement la voiture de demain.