Voiture neuve moyenne des Français en 2018: moins chère à l'achat... mais coûteuse à la pompe

Pour la première fois depuis 2008, le prix moyen de la voiture neuve achetée par les Français recule par rapport à l'année précédente, révèle l'enquête du magazine L'Argus. Mais la mode des SUV et le recul du diesel en faveur de l'essence a entraîné une hausse de la consommation de carburant.

26.035 euros: c'est le prix déboursé en moyenne par les Français en 2018 pour s'offrir une voiture neuve, révèle l'enquête annuelle du magazine L'Argus. Un tarif en baisse de 2,5%, plutôt étonnant dans un contexte d'inflation à +1,9% et qui marque surtout un coût d'arrêt à une hausse constante depuis 2008.

moyen © L'Argus

Effet malus

Mais pourquoi ce recul du prix moyen? Les SUV, plus onéreux en général que les berlines, ont pourtant continué de progresser fortement dans les ventes. En particulier pour les "petits SUV" (Peugeot 2008, Renault Captur, Citroën C3 Aircross...) en hausse de 26% l'an dernier.

Explication de L'Argus : un transfert des achats vers des catégories inférieures de véhicules, notamment en raison de la flambée du malus qui entraîne une surtaxe pour les modèles les plus lourds, puissants et donc polluants: 

"Quand le client passe d’un BMW X5 à un X3, d’un Audi Q7 à un Q5, le prix n’est pas le même. Idem quand il décide qu’un petit SUV lui rendra peu ou prou les mêmes services qu’un SUV compact. Or il y a 9 000 € de différence entre les prix moyens de ces deux segments."

Prime à la conversion et vague anti-diesel

Autre explication: la transition du diesel, passé de 47% des ventes en 2017 à 38% en 2018, vers l'essence. A puissance équivalente, une version roulant au gazole est en général plus chère. Lui préférer un moteur essence réduit donc mécaniquement le prix à l'achat. Mais pas à la pompe... L'Argus relève ainsi une hausse de la consommation moyenne de 0,1 litre, à 4,7 litres en moyenne. Additionné à la hausse du prix des carburants, on comprend assez facilement le regret exprimé par certains Français d'être passé du diesel à l'essence!

Parmi les tendances fortes, le succès de la prime à la conversion a boosté les ventes de petites voitures, comme les citadines en hausse de 24% l'an dernier, ou les polyvalentes, de 5%. C'est aussi une explication pour le recul du prix moyen, mais aussi de la longueur (-2cm à 4,22 mètres), du poids (-13 kg à 1249 kg) et de la puissance (-3 chevaux à 114 chevaux).

Julien Bonnet