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VIDEO - Téléphone au volant: des stages pour prendre conscience du danger

En partenariat avec la Fondation BMW, le circuit de l’EIA propose des stages de perfectionnement à la conduite et de sécurité routière. A côté des dangers de l’alcool ou de la vitesse, l’accent est aussi mis sur les dangers de l’usage du téléphone au volant.

Regarder un e-mail, envoyer un SMS pour dire que l’on est en retard, ou passer rapidement un appel, ces gestes sont devenus courant, avec un smartphone qui se veut de plus en plus le prolongement de notre main. 31% des Français reconnaissent en effet utiliser leur téléphone au volant. Or, excepté avec une connexion en Bluetooth, tenir son téléphone en main en conduisant reste interdit par le Code de la Route, avec une sanction de 135 euros d’amende et un retrait de 3 points.

Ces sanctions doivent d'ailleurs être durcies l’an prochain, avait annoncé en janvier le Premier ministre Edouard Philippe, dans le cadre du nouveau plan de sécurité routière du gouvernement. Une mesure qui semble trouver l’assentiment des Français. Selon le dernier baromètre Prévention Routière de l’assureur Allianz, 80% des personnes interrogées sont favorables à ce durcissement de la loi. Car utiliser on téléphone au volant s'avère surtout très dangereux. 

Prendre conscience du danger grâce à un stage

Prendre conscience de ce risque, c’est ce que propose le circuit EIA à Pont-L’évêque, dans le Calvados. Depuis 2006, Roger Gély, un ancien gendarme, a mis en place des stages de sécurité routière pour les jeunes conducteurs. A côté de l’accent mis sur la vitesse ou l’alcool, ce stage d’une journée invite également à réaliser qu’utiliser son smartphone au volant, et notamment l’envoi de SMS.

"Environ 650 jeunes conducteurs effectuent ce stage chaque année", nous explique Véronique Morel, directrice commerciale du circuit. Le coût du stage est régulièrement pris en charge par des assureurs, et se passer à la fois sur des véhicules du circuit. Les conducteurs sont ensuite mis en situation avec leur propre véhicule. L’EIA a aussi de longue date un partenariat avec la Fondation BMW, notamment pour ces stages jeunes conducteurs, mais aussi à destination de conducteurs plus expérimentés.

Comme coupé du monde extérieur

Nous avons testé cette formation d’une journée sur le circuit. Et premier enseignement: une fois le téléphone en main, on oublie complètement son environnement extérieur. Thierry Duguey, instructeur et responsable adjoint du circuit, s’installe côté passager et nous demande de taper un SMS en conduisant à 60km/h. Le résultat de notre test est édifiant, puisque la voiture manque de sortir de la piste.

"Tout le temps que vous passez au téléphone, c’est du temps que vous ne passez pas à regarder la route, rappelle Thierry Duguey. Et c’est une cause d’accident, c’est une cause sur laquelle il faut qu’on mette l’accent, au même titre que l’alcool ou la vitesse. En réalité, ce n’est pas une cause qui va déterminer l’accident, c’est une cause qui va aggraver l’accident".

Second enseignement: les réflexes sont forcément moins bons, sans être concentré sur la conduite. Le freinage d’urgence demandé par l’instructeur est intervenu 2 à 3 secondes trop tard. Verdict: si une voiture s’était trouvé devant notre capot, nous l’aurions percutée, avec un choc violent par l’arrière.

"Il n’y a qu’un seul réflexe à avoir: ne pas répondre au téléphone en conduisant", résume Thierry Duguey. Selon une étude américaine, envoyer un SMS au volant multiplie par 23 le risque d'avoir un accident. Le téléphone serait impliqué dans un accident sur 10, selon des chiffres publiés en octobre par la Sécurité routière.

Pauline Ducamp, avec Clémence Zdziech