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Vélopolitain, vélo à l'école: quelles mesures défendent les candidats aux municipales pour le vélo à Paris? 

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Une mesure est souhaitée par la plupart des candidats aux municipales à Paris: mettre en place un "vélopolitain", un réseau de 170 km de pistes cyclables sécurisées qui suivent, en surface, les tracés des lignes de métro.

Depuis le début de la campagne pour les municipales à Paris, le développement du vélo dans la capitale se présente comme l'une des thématiques phares.

Ce mercredi soir, cinq candidats, David Belliard, Benjamin Griveaux, Anne Hidalgo, Danielle Simonnet, Cédric Villani et Nelly Garnier, la directrice de campagne de Rachida Dati participaient ainsi à un "Grand Oral spécial Vélo" organisé par deux associations Paris en Selle et Mieux se déplacer à bicyclette. BFM Paris décrypte le programme de chacun des candidats.

  • Anne Hidalgo, un Paris "100% vélo"

Le vélo est au coeur de la campagne d'Anne Hidalgo. Depuis l'arrivée de l'édile à la mairie de Paris en 2014, la capitale s'est déjà dotée de 600 km d'aménagements cyclables supplémentaires. Dans sa prochaine mandature, la candidate à sa réélection souhaite poursuivre ses efforts et rendre Paris "100% cyclable" d'ici à 2024.

"Il faut que Paris soit à 100% sûr pour les personnes à vélo", a affirmé l'édile mardi, en présentant son "plan vélo". "Quand on se dira qu'un enfant de 10 ans peut prendre son vélo pour aller à l'école sans que ce soit l'angoisse pour ses parents, alors on aura réussi à faire en sorte que Paris soit 100% sûr à vélo".

Pour cela, Anne Hidalgo reprend les quatre propositions formulées par les deux associations en novembre dernier. Elle propose ainsi de créer un "vélopolitain", un réseau de 170 km de pistes cyclables sécurisées qui suivent, en surface, les tracés des lignes de métro. 

Elle souhaite par ailleurs multiplier les "vélorues", des rues où les vélos seraient prioritaires et créer 100.000 nouvelles places de stationnement pour les bicyclettes en multipliant les arceaux et véloboxes. 

  • Griveaux veut "apaiser l'espace public"

Le candidat LaREM souhaite lui aussi mettre en place le réseau vélopolitain, une façon, selon lui, de désengorger les transports en commun. En concertation avec les associations, il donnerait la priorité aux lignes les plus saturées, notamment la ligne 13 du métro.

"Je veux moins de pollution, et donc moins de voitures", a t-il expliqué lors de son grand oral. "Il faut donc offrir une alternative aux automobilistes, une prime pour les conducteurs de deux-roues, des voies bus vraiment respectées et des chantiers mieux synchronisés."

Benjamin Griveaux milite pour que les cyclistes circulent dans un espace mieux sécurisé. Pour cela, il propose d'améliorer la sécurité au niveau des intersections en peignant les pistes cyclables et en réservant certaines rues aux piétons et cyclistes dans chaque quartier.

Enfin, comme Anne Hidalgo, Benjamin Griveaux propose de créer 100.000 places de stationnement vélo supplémentaires. Il souhaite aussi, à travers ses "mercredi au vert", faire passer un "permis vélos" aux jeunes parisiens pour apprendre les bons réflexes à adopter.

Villani veut la gratuité des Vélib' pour tous les Parisiens

Si Cédric Villani rejoint les autres candidats pour la mise en place du vélopolitain, il propose aussi de faire de la Petite Ceinture une "rocade cyclable" à deux voies et d'agrandir les passerelles vélo et piétons au dessus du périphérique. 

Pour encourager la pratique du vélo, le candidat dissident souhaite, par ailleurs, la gratuité du Vélib pour tous les Parisiens. "Le Vélib est important pour les Parisiens" a-t-il assuré à l'occasion de son grand oral, "surtout dans un contexte où beaucoup d’habitants n’ont pas de stationnement vélo dans leur copropriété."

  • Pour Belliard, la priorité au vélo

Le candidat écologiste, quant à lui, a expliqué vouloir être le "Pompidou du vélo". Saluant "des avancées importantes", il a tout de même déploré des "dangers persistants" pour les cyclistes, notamment aux intersections. 

"Aujourd’hui, certaines infrastructures cyclables sont déjà saturées. Oui, il faut créer des pistes, sur les grands axes, dans les petites rues aussi. Il faut changer la philosophie de la ville pour en faire une ville écologique pour piétons et cyclistes", a-t-il affirmé, militant à son tour pour le vélopolitain. "Et donc oui, ça veut dire réduire la place de la voiture individuelle, mais aussi des deux-roues motorisés, qui sont beaucoup trop nombreux actuellement."

Selon lui, certaines mesures présentées par les candidats rivaux, notamment celles d'Anne Hidalgo, avaient été initialement portées par les écologistes. Parmi elles, celle de supprimer 60.000 places de stationnement pour les voitures pour les réserver aux vélos. 

"Il faut faire de la génération climat une génération vélo: centrer la politique autour de l’enfant, s’assurer qu’ils sachent rouler à vélo à l’entrée au collège, piétonniser les abords des écoles, sécuriser les axes. Offrir la possibilité aux enfants pour embarquer les parents", a-t-il conclu.

  • Simonnet veut "remunicipaliser" le Vélib

La candidate "Décidons Paris", souhaite elle aussi mettre en place le vélopolitain. Pour cela, elle veut tout d'abord "réorganiser les services techniques" où il y a "beaucoup de monde, mais pas beaucoup qui s’occupent du vélo". 

Mais l'Insoumise veut aller plus loin. Pour limiter la circulation des voitures dans les petites rues, elle veut "rendre impossible le trafic avec Waze", logiciel de navigation. "On ne peut pas accepter qu’à certaines heures les cyclistes craignent pour leur vie dans une rue car elle est pleine de voitures cherchant à raccourci", explique t-elle.

Rejoignant plusieurs candidats, elle vouloir développer la culture du vélo dans les écoles. Elle propose par ailleurs de remunicipaliser l'offre du Velib, "un fiasco", selon elle. 

  • Dati milite pour une concertation citoyenne

Lors du grand oral de ce mercredi soir, Rachida Dati était représentée par sa porte-parole, Nelly Garnier. Cette dernière a assuré que la candidate Les Républicains adhérait aux propositions des deux associations mais qu'elle souhaitait avant tout "une concertation" avec les Parisiens.

"On ne peut pas réaliser des aménagements sans concertation", a-t-elle affirmé. "Rachida Dati souhaite, dans les six premiers mois, réaliser un plan global de mobilités, pensé et réfléchi, en impliquant les maires des communes limitrophes. Ce plan sera ensuite soumis au vote des Parisiens."

"L’orientation de Rachida Dati est de rétablir l’ordre sur l’espace public. Aujourd’hui c’est l’anarchie. Priorité piétons, régulation des trottinettes, lutter contre Waze mais sans bloquer les grands axes", a-t-elle poursuivi.

Cyrielle Cabot