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Trottinettes, vélos, scooters, voitures: Paris veut encadrer les véhicules en libre-service

La Mairie de Paris annonce ce jeudi que les opérateurs de deux-roues et trottinettes en free-floating devront bientôt payer une redevance. L’argent récolté servira à construire des emplacements de stationnement dédiés.

La Mairie de Paris ne veut plus voir de trottinettes couchées sur le flanc au milieu des places, ou de vélos stationnés au milieu des trottoirs. Ce jeudi, la municipalité de la capitale a annoncé un dispositif pour encadrer le fonctionnement du free-floating à Paris, et notamment le stationnement des trottinettes, vélos, scooters ou encore voitures disponibles en libre-service.

Une redevance sur chaque véhicule

"Une redevance en free-floating" sur les scooters, vélos et trottinettes va être mise en place dans les semaines à venir, pour tous les opérateurs qui viendront s'installer" à Paris, a précisé le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire. Cette taxe s'adressera aussi aux opérateurs déjà en activité dans la capitale.

Les détails de cette redevance seront donnés lors du prochain Conseil de Paris "qui se tiendra lors de la première semaine d'avril". Le prix de la redevance annuelle ira de 20 euros pour chaque vélo électrique, à 50 euros pour une trottinette électrique et jusqu'à 120 euros pour les véhicules à 2 ou 3 roues électriques. Pour les voitures zéro émission, comme celles de Free2Move ou de Moov’in.Paris by Renault, le forfait annuel de stationnement est facturé à 300 euros pour chacune.

Des emplacements de stationnement dédiés

Les sommes récoltées serviront à limiter le nombre d'acteurs de free-floating dans la capitale, mais aussi à réaliser des emplacements de stationnement", ce qui aura pour conséquence de rendre "à terme" le stationnement "obligatoire dans ces zones dédiées", a de son côté précisé Christophe Najdovski, adjoint aux Transports et à l'Espace public.

Les vélos, trottinettes et autres scooters devront donc être garés dans ces zones spéciales. Sinon, ils pourront être verbalisés et enlevés. La mairie n’a cependant pas précisé quel sera le montant de l'amende de stationnement, et si cette amende risque de se répercuter sur les clients.

2500 emplacements de stationnement doivent ainsi être créés dans la capitale. La municipalité assure que les clients n’auront pas de long trajet à parcourir pour trouver leurs vélos ou trottinettes. L'objectif affiché est la mise en place d'un point de stationnement "tous les 150 mètres" soit 1 minute 30 à pied, même si le déploiement du maillage "va prendre du temps".

En attendant la loi d'orientation sur les mobilités

Avec cette ensemble de mesures, les élus parisiens ont choisi de ne pas attendre la Loi d'orientation des mobilités (LOM).

"Si ces mesures constituent de réelles avancées, il est anormal qu'une collectivité comme Paris ne dispose pas d'un cadre juridique clair et d'outils pour mieux réguler ces opérateurs, a souligné Christophe Najdovski sur son compte Twitter. Anne Hidalgo a écrit au Premier ministre Edouard Philippe pour lui signifier l'urgence de trouver des réponses. Nous attendons avec impatience la loi d'orientation sur les mobilités qui doit être débattue au Parlement. Nous demandons au Gouvernement d'instituer un système de licences qui pourraient être délivrées par les collectivités aux opérateurs".

Pauline Ducamp