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Triumph délocalise ses usines en Thaïlande, Hickley devient un centre de R&D

Il y aura environ 50 licenciements dans l'usine britannique de Triumph et 20 création d'emplois d'ingénieurs concepteurs.

Il y aura environ 50 licenciements dans l'usine britannique de Triumph et 20 création d'emplois d'ingénieurs concepteurs. - Oli Scarff - AFP

Triumph Motorcycles va créer un nouveau Centre mondial d'excellence pour la recherche et le développement dans son siège historique de Hinckley. La production des motos sera délocalisée dans trois usines thaïlandaises.

Fin d'une époque. Bientôt, les Triumph ne seront plus "made in Britain". La construction des motos qui est basée à Hickley depuis 1902 sera transférée dans les usines thaïlandaises du groupe très prochainement. L'annonce a été faite par Nick Bloor, patron du groupe.

Ainsi, à la manière d'Apple qui conçoit ses produits en Californie pour les faire fabriquer en Chine, Triumph concevra ses moto en Grande-Bretagne mais les fabriquera dans l'une de ses trois usines thaïlandaises.

Dans un courrier adressé au personnel, celui dont le père a sauvé la marque de la faillite dans les années 80 explique cette décision. "Nous nous préparons maintenant pour la prochaine vague de croissance stratégique de Triumph. Nous voulons maximiser l'opportunité de croissance de la marque à l'échelle mondiale, en particulier sur les marchés asiatiques", indique Nick Bloor.

Un partenariat avec Bajaj Group

Depuis de nombreuses années, Triumph produit la majorité des ses motos en Asie. L'an dernier, sur une production de 65.000 véhicules, seulement 10%, principalement les séries TFC, les Tiger 1200 et les Speed Triple, sont sortis du site d'Hinckley. Cette usine ne produira plus que 4000 à 4500 motos selon la presse britannique. 

Le site historique aura deux fonctions: la fabrication de séries limitées et la R&D. Nick Bloor a également dévoilé les conséquences de cette décision en terme d'emplois. "Il y aura entre 40 et 50 licenciements de la main d'oeuvre manufacturière", annonce le dirigeant en ajoutant que parallèlement, il y aurait 20 créations de postes d'ingénieurs concepteurs.

En janvier, Triumph s'est également associé au groupe indien Bajaj, le quatrième fabricant mondial de motos et de scooters. Le but est de concurrencer Royal Enfield sur les marchés asiatiques avec des tarifs qui démarreront autour de 2000 livres, soit environ 2300 euros.

Ces motos entre 200 et 800 cm3 seront produites dans l'usine Chaka. Elles porteront le logo Triumph sur le réservoir mais seront fabriquées par Bajaj. Ces Triumph indiennes seront commercialisées en 2022 a indiqué Paul Stroud, directeur commercial de Triumph Motorcycle à la presse économique indienne lors d'une conférence de presse. Actuellement, les ventes annuelles en Inde du constructeur ne dépassent pas 1000 unités.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco