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Tesla conteste toute baisse de ses vente en Europe

Les ventes de Tesla auraient reculé au premier semestre en Europe

Les ventes de Tesla auraient reculé au premier semestre en Europe - Tesla

La marque de voitures électriques connaîtrait une baisse de ses ventes sur d’importants marchés européens comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Rien de très surprenant, avec une Model 3 pas encore disponible et l’arrivée de plus en plus de concurrents. Tesla remet pourtant en cause ces chiffres cités par Bloomberg.

Tesla n’est plus seul sur le marché du véhicule électrique haut de gamme, et commencerait à en faire les frais. D’après Bloomberg, qui cite des chiffres du cabinet IHS Markit, la marque américaine verrait ses ventes diminuer en Europe depuis le début de l’année.

Forte baisse en Allemagne et au Royaume-Uni

L’article cite les principaux marchés du Vieux continent: au premier semestre, Tesla aurait fait face à une chute de 31% de ses ventes au Royaume-Uni, de 29% en Allemagne, de 37% en Suisse, de 28% en Suède et de 9% en France.

Seules exceptions: la Norvège (+60%) et les Pays-Bas (+80%). Mais cette situation s’expliquerait pas des subventions toujours importantes à l’achat de ce type de véhicules sur ces deux marchés, explique un analyste d’IHS Markit. Et surtout, avec des volumes insuffisants pour compenser l’érosion des ventes dans le reste du continent.

D’après Bloomberg, Tesla remet en cause ces données du cabinet IHS et les chiffres officiels, affirmant que les ventes totales ont bel et bien augmenté au premier semestre en Europe, mais tout en refusant toujours de donner les chiffres détaillés par marché, souligne le site d’actualité financière.

"Les données de IHS et des autorités compétentes ne reflètent pas nos ventes réelles", affirme Tesla, qui ajoute que les nouvelles immatriculations ne peuvent pas permettre un suivi des ventes de véhicules. Une réponse difficile à interpréter, vu que ce sont bien les chiffres de nouvelles cartes grises qui permettent, en France en particulier, d’avoir un aperçu des ventes mensuelles des différents constructeurs. Sauf pour Tesla, qui ne communique pas avec précision de chiffres par marché européen.

Un ralentissement logique

Une contestation d’autant plus surprenante que cette baisse des ventes se révèle assez logique après une année faste en Europe. Sur les principaux marchés du continent, en Allemagne et au Royaume-Uni en particulier, les modèles de Tesla ont déjà séduit une clientèle de pionniers relativement fortunés, qui attendent désormais la prochaine nouveauté. Et pas forcément chez Tesla.

En effet, une vaste offensive se prépare chez les constructeurs premium. Jaguar a déjà donné le coup d’envoi avec le lancement de son SUV électrique I-Pace cette année. Et si la marque britannique n’a pas le réseau de recharge rapide de Tesla, elle bénéficie de l’aura d’un constructeur né en 1922. "La nouvelle Jaguar arrive avec un pedigree de luxe, de course automobile et de prouesses d'ingénieurs", écrit Bloomberg, précisant que sur certains marchés, il faut désormais patienter plus d'un an avant de recevoir son I-Pace.

Plus généralement, les clients pourraient se montrer séduit par les futurs modèles de Porsche, avec la prochaine Taycan, mais aussi chez BMW, Audi et Mercedes. Temps de livraison, qualité de finition, disponibilité des pièces détachées et services de réparation... autant de points où Tesla a parfois déçu et où ces grandes marques sont attendues au tournant.

Model 3 et incertitude boursière 

Autre raison à cette baisse des ventes: la principale nouveauté de Tesla, la Model 3, n'est pas encore disponible en Europe. Sur ce continent, il faudra a priori attendre début 2019 pour voir les premières livraisons de la voiture aux nombreuses précommandes. 

Et si Tesla a bien atteint son objectif de production fin juin, la marque n'est pas encore rentable. Au premier semestre, elle aurait perdu 11.000 dollars par voiture vendue. Avec le dernier tweet d'Elon Musk évoquant un possible retrait de la Bourse, le contexte financier ajoute en outre de l’incertitude sur l’avenir de la marque.

Julien Bonnet