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Tensions sur le pétrole: vers une hausse rapide des prix à la pompe

Les prix des carburants à la pompe vont logiquement remonter avec les tensions sur le marché du pétrole liées à la situation en Arabie saoudite. Les premiers effets sont attendus "dans les jours qui viennent", préviennent les professionnels du secteur, avec une hausse de l'ordre de 4 à 5 centimes.

Après l'attaque de drones survenue sur des installations pétrolières en Arabie Saoudite, les cours du pétrole ont augmenté d'un peu plus de 10% sur le marché asiatique. Il faut donc s'attendre à une répercussion de cette hausse sur les prix des carburants à la pompe en France au cours des prochaines semaines. 

Une hausse de 4 à 5 centimes qui pourrait s'appliquer "dans les jours qui viennent", a indiqué Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP) à l'antenne de BFMTV.

6% de la production de pétrole brut

L'attaque revendiquée par des rebelles yéménites soutenus par l'Iran a entraîné la suspension temporaire de l'activité de deux sites importants, puisqu'il représente 50% du total de la production du géant pétrolier Aramco, soit 6% de la production quotidienne de brut au niveau mondial.

C'est ensuite une histoire d'offre et de demande: la baisse de la production entraîne mécaniquement une hausse du prix du pétrole. Mais les marchés anticipent aussi une poursuite des tensions au niveau international. Si les Etats disposent de réserves stratégiques pour faire face à une baisse de l'approvisionnement, voire à une pénurie totale de carburants, c'est l'incertitude qui plane actuellement sur le conflit en cours qui entretient la hausse des cours, notamment avec de potentielles représailles des Etats-Unis qui viseraient l'Iran.

4 à 5 centimes de hausse à court terme

Cette situation pourrait entraîner une hausse à court terme des prix à la pompe, de l'ordre de 4 à 5 centimes en moyenne, estimaient ce lundi matin les professionnels du secteur:

"On peut s'attendre assez rapidement à une augmentation de l'ordre de 4 ou 5 centimes" parce que "les grandes sociétés répercutent au jour le jour l'évolution des prix sur le marché de Rotterdam sur l'essence et le gazole", a déclaré à l'AFP Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP).

La hausse du prix du pétrole ne se répercute pas intégralement sur le prix à la pompe, ce dernier étant composé également par le coût du raffinage et de la distribution, et bien sûr des taxes, qui représentent 60% du prix final et qui restent fixes.

 "Quand vous payez 1,50 euro sur un litre d'essence, vous avez à peu près 50 centimes de matières premières, de raffinage et de distribution", le reste étant constitué de taxes diverses, a rappelé le représentant de l'UFIP.
Julien Bonnet, avec AFP