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Téléphérique, taxis volants… et si la solution aux bouchons se trouvait dans les airs?

SÉRIE D'ÉTÉ- Les nouvelles mobilités à Paris: Les bouchons sont l'un des fléaux de la région parisienne. Pour lutter contre ces engorgements réguliers, des acteurs de la mobilité réfléchissent à des solutions dans les airs, de téléphériques innovants au taxi volant.

Les Parisiens y perdent chaque année des dizaines d'heures: en Ile-de-France les bouchons sont incontournables (sauf peut-être au mois d'août). Alors que Paris cherche à diminuer la place de la voiture pour favoriser des mobilités douces, découverte de trois innovations qui misent sur le transport aérien et qui pourraient un jour faire leur apparition dans la capitale et ses environs. 

>Le City cable car, un téléphérique entre l'Etoile et La Défense?

City cable cars
City cable cars © Cressels Technologies

Et si un téléphérique permettait de rejoindre la place de l'Etoile à la Défense? C'est le pari de Creissels Technologies qui a inventé et breveté le "City cable car". Une navette électrique et silencieuse qui évolue sur un câble rigide, tendu à 8 mètres de hauteur.

"Ce ne sont pas des téléphériques classiques, ce sont des véhicules qui roulent sur des câbles, comme sur des rails. C'est comme un tramway en hauteur (...) on évite le trafic, on évite l'encombrement au sol", explique Jean-Pierre Gondra, représentant de Creissels Technologies. 

Chaque cabine pourrait prendre en charge une trentaine de personnes et se déplacer à 50 km/h en moyenne. De quoi relier la Grande Arche de la Défense et l'Arc de Triomphe en quelques minutes. L'entreprise imagine une installation dans les contre-allées de l'avenue de la Grande Armée, sans toucher aux arbres et dit être en contact avancé avec les collectivités. L'atout de ce mode de transport est son coût. A 12 millions d'euros du kilomètre, il serait trois fois moins cher qu'un tramway et dix fois moins cher qu'un métro. Selon ses créateurs, les premiers tests pourraient être menés d'ici 2021.

>Des cabines aériennes pour les JO dans les Yvelines 

téléphérique
téléphérique © Agglomération de Saint-Quentin

Un autre projet aérien est lui un peu plus avancé. Cette fois, direction les Yvelines. L'agglomération de Saint-Quentin, à l'ouest de Versailles travaille sur un projet de cabines aériennes baptisé Supra Ways. Ces cabines, tractées électriquement à une dizaine de mètres du sol pourraient voir le jour le long de l'A12. L'agglomération a lancé une étude de faisabilité avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de 2024.

"C'est un moyen quand même très sûr, qui demande peu d'infrastructures sur place avec des délais rapides. Il ne demande pas des enfouissements qui prennent cinq ans... donc c'est un projet qui réunit beaucoup d'atouts compte tenu de notre impératif avec les JO", souligne Jean-Michel Fourgous, président de l'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. 

Parmi les avantages de cette structure, sa capacité de transport avec de 5.000 à 10.000 passagers par heure. Un critère intéressant pour cette zone d'activité, qui compte de nombreuses entreprises et projette d'accueillir 70.000 étudiants dans les années à venir. 

"Actuellement, on a une bonne heure de saturation le matin, une bonne heure de saturation le soir. Il est évident que si on avait ce projet, on résoudrait nos problèmes de saturation actuels et à venir", ajoute Jean-Michel Fourgous. 

Une première ligne pourrait permettre de relier la gare de Montigny-le-Bretonneux à Trappes, Elancourt puis Plaisir... et pourquoi pas un jour la capitale. 

>Le taxi volant, futur transport du quotidien? 

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- © EVA

Encore plus haut dans les airs, l'entreprise toulousaine Electric Visionary Aircrafts (EVA) prévoit de lancer ses taxis volants sans chauffeur d'ici trois ou quatre ans. Électriques, silencieux, ils décolleront à la verticale et se déplaceront à 350 mètres d'altitude. L'entreprise vise de réaliser ses premiers essais sur des schémas naturels comme par exemple le long de la Seine entre Boulogne et Concorde. A terme, des corridors vers les aéroports sont envisagés, au prix d'une course en VTC. 

"Nous n'avons pas de pilote, nous avons des batteries, donc c'est juste le coût de l'électricité et le coût n'est pas plus haut qu'un euro du kilomètre en coût de revient. Après bien sûr, les opérateurs pourront prendre leur marge dessus", explique Olivier Le Lann, PDG d'EVA.

Chacun pourrait réserver son EVA grâce à une application et se déplacer d'un endroit à un autre sans obstacle. "Un EVA qu'on pose dans une ville, c'est six voitures en moins. Ca va aussi révolutionner la ville en termes d'habitation. Vous n'aurez plus la coupure entre les gens intramuros et extramuros. Vous allez avoir des gens qui pourront vraiment habiter en-dehors de la ville et se déplacer très vite, pour se rendre à l'opéra en cinq minutes seulement", poursuit le PDG d'EVA. 

Pour se garer, les appareils seront dotés de capteurs qui leur permettront de se poser sur des places de parking standard ou construites à cet effet. L'entreprise travaille actuellement avec la RATP à une offre complémentaire des transports en commun. 

C. B avec Alexandre Chauveau