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Taxis, VTC, moto-taxis: faut-il encore exiger que les chauffeurs parlent bien français?

L'épreuve de français de l'examen de taxis, VTC et motos-taxis est-elle toujours nécessaire?

L'épreuve de français de l'examen de taxis, VTC et motos-taxis est-elle toujours nécessaire? - Pierre Andrieu - AFP

Le gouvernement a envoyé aux représentants des taxis, VTC et moto-taxis un questionnaire sur le contenu du futur examen d'accès à ces professions. Le document s'interroge sur la nécessité de conserver l'épreuve de français.

Pour devenir chauffeurs de taxis, de VTC ou de motos taxis (VMDTR) il ne suffit pas d'avoir son permis de conduire. Un examen élaboré avec la Chambre des métiers et de l'artisanal est nécessaire. Il comporte cinq épreuves: réglementation, gestion, sécurité routière, français et anglais.

Une réforme est en réflexion pour faire évoluer les conducteurs de T3P (Transport public particulier de personnes). Dans un questionnaire envoyé aux organismes professionnels que BFMTV a pu consulter, le gouvernement s'interroge sur "les compétences indispensables qu’un conducteur doit posséder dès son entrée dans la profession".

L'épreuve de français est-elle indispensable?

Les questions posées aux organismes professionnels visent notamment la conservation de l'épreuve de français.

"Considérez-vous que l’épreuve de français est indispensable (...)?". La pertinence de cette question s'appuie sur une logique. La maîtrise de la langue "n’est-elle pas attestée par la compréhension des questions des autres épreuves ainsi que par l’épreuve pratique?", demande Bercy aux organismes professionnels.

L’épreuve de français est-elle indispensable?

Les questions posées aux organismes professionnels visent notamment la conservations l'épreuve de français.

"Considérez-vous que l’épreuve de français est indispensable (...)?". La pertinence de cette question s'appuie sur une logique. La maîtrise de la langue "n’est-elle pas attestée par la compréhension des questions des autres épreuves ainsi que par l’épreuve pratique?", demande Bercy aux organismes professionnels.
Note sur l'examen T3P
Note sur l'examen T3P © BFMTV

Enfin, il est demandé aux professionnels de réfléchir plus largement au sens de ces épreuves. Doivent-elles permettre de vérifier que le conducteur est apte à comprendre les informations données par les clients, de tenir une conversation ou d'indiquer des informations touristiques francophones ou non?

En d'autres termes, les outils numériques, notamment Waze ou l'application des VTC, ne suffisent-ils pas pour conduire un passager d'un point A à un point B? D'autre part, les touristes qui disposent tous d'un smartphone ont-ils vraiment besoin des commentaires du chauffeur pour découvrir un monument ou un quartier?

Simplifier l'examen pour attirer plus de chauffeurs

Reste que ces réflexions semblent faire écho aux demandes des VTC. En août dernier, Yves Weisselberger, patron de SnapCar et président de la fédération française des transports de personnes sur réservation (FFTPR), déclarait que la difficulté de l'examen jouait un rôle dans la pénurie de 5000 à 10.000 chauffeurs. La FFTPR regroupe SnapCar, Kapten, Marcel, LeCab, Allocab et Bolt, mais pas Uber.

Sur le sujet, Uber estime que l'examen instauré par la loi Grandguillaume constitue une "barrière sérieuse" en rappelant qu'en 2018 le taux d'admission n'était que de 35%. La société réclamait que l'examen ne soit plus encadré par la Chambre des métiers, mais soit organisé dans des auto-écoles.

A l'époque, le ministère des Transports répondait que l'examen a pour but de répondre "à un enjeu de protection des passagers, de sécurité routière et de lutte contre le travail clandestin".

Désormais, la réflexion semble ouverte. 

La note indique que "l'objectif est de donner un cadre utile aux prochaines réunions de concertations". Mais pour ne pas inquiéter les Chambres des métiers d'artisanat et à travers elles les taxis, le gouvernement précise que "ce questionnaire (...) ne préjuge pas des décisions qui seront prises à l'issue de la concertation".
Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco