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Séparation intérieure, désinfection à l'ozone: G7 arme ses taxis contre le coronavirus

L'habitacle d'un taxi après l'installation de la protection transparente, une opération qui prend 10 minutes

L'habitacle d'un taxi après l'installation de la protection transparente, une opération qui prend 10 minutes - G7

G7 propose à ses chauffeurs d'installer une séparation s'inspirant de celle qui existe dans les taxis américains ou britanniques. Ils disposent également d'un service de nettoyage à l'ozone pour désinfecter l'habitacle. Des précautions qui pourraient, à l'avenir, être généralisées pour cette profession.

C'est une profession durement touchée par la crise sanitaire actuelle mais qui continue malgré tout d'exercer en partie son activité. Les taxis et VTC sont en effet toujours autorisés à circuler.

Avec toutefois des précautions importantes à prendre, car ils restent essentiels pour assurer les déplacements des personnes qui en ont besoin: les soignants (pour qui ce service est pris en charge) et autres métiers concernés directement, mais aussi les personnes à mobilité réduite qui doivent se rendre à un rendez-vous médical par exemple.

Une activité réduite, des précautions à prendre

Malgré ce rôle important, l'activité se révèle forcément très impactée par le confinement mis en place depuis le 17 mars, comme nous l'explique Yann Ricordel, directeur général de G7, première compagnie de taxis en Ile-de-France:

"Un tiers de nos chauffeurs continuent actuellement de travailler, soit 3000 taxis, avec bien moins de trajets à réaliser qu'en temps normal, environ 25% de l'activité habituelle. On le comprend bien sûr dans le contexte actuel, mais ce n'est pas négligeable non plus avec la moitié des courses qui sont du transport de personnel soignant."

Une protection conçue en interne

Des mesures ont été annoncées pour rassurer professionnels et clients, comme l'interdiction de transporter un passager à l'avant ou le soin à apporter pour désinfecter régulièrement les poignées et autres éléments potentiellement en contact avec les passagers. Mais certains chauffeurs avaient pris les devants: 

"On se doit de protéger au maximum les chauffeurs, même si ce sont des indépendants et qu'ils ne sont pas salariés de G7. Ils sont demandeurs de protection et certains avaient déjà eu recours au système D en installant eux-mêmes des bâches de protection contre la peinture par exemple" souligne Yann Ricordel. On a aussi voulu éviter l'utilisation de protections transparentes mais très rigides, qui des problèmes en termes de sécurité à bord, avec des parties coupantes en cas de choc."

Dans son atelier-garage de Clichy (Hauts-de-Seine), G7 propose désormais à ses chauffeurs-partenaires de s'équiper d'une cloison transparente "souple et rigide à la fois, dans le même matériau qu'une capote de décapotable", avec un trappe pour faire passer un terminal de paiement. "Les fixations sont les mêmes que sur des auvents de caravane, ce qui l'avantage de ne pas laisser de traces sur le véhicule", précise Yann Ricordel.

La protection est vendue 59 euros pièce hors-taxe aux chauffeurs. La pose prend seulement 10 minutes et le chauffeur peut l'installer ou la retirer par lui-même.

"C'est un produit que nous avons conçu en quelques semaines et fait produire dans une usine du sud de la France. On a déjà installé 150 prototypes dans des véhicules de chauffeurs qui travaillent actuellement et les tests se sont montrés concluants. On reçoit désormais une centaine de séparations par jour et sommes donc prêts à équiper un grand nombre de véhicules de la flotte G7."

Nettoyage à l'ozone

G7 a également investi dans des machines de nettoyage à l'ozone (photo ci-dessous), qui permettent une désinfection complète de l'habitacle. Cette prestation facturée 20 euros (HT) consiste à injecter ce gaz réputé pour ses vertus désinfectantes.

"Nous recommandons un nettoyage à l'ozone par semaine, en complément d'une désinfection régulière des parties sensibles de l'habitacle, en contact avec les passagers, et des poignées de porte à l'extérieur", indique Yann Ricordel.
Le nettoyage à l'ozone d'un taxi.
Le nettoyage à l'ozone d'un taxi. © G7

Préparer l'après-confinement total

Si l'idée est pour le moment de répondre à l'urgence, G7 prépare aussi l'avenir proche, avec une sortie progressive du confinement total qui se profile à l'horizon même si aucune date précise n'est pour le moment évoqué.

"Notre premier objectif est d'assurer la sécurité des chauffeurs et des passagers actuellement mais à plus long terme tous ces dispositifs visent aussi à rassurer et préparer la sortie de crise. Certains pourraient craindre encore pour leur santé alors que l'activité va un jour ou l'autre reprendre"

Pour le plus long terme, la compagnie de taxis regarde également ce qui se fait à l'étranger, comme des gants pour les chauffeurs comme au Japon ou une séparation rigide permanente comme à Londres ou New York. La difficulté étant qu'à Paris, il n'y a pas de modèle unique de véhicule, ce qui peut ajouter de la complexité. Tout dépendra aussi des attentes post crise sanitaire des chauffeurs, des clients et des pouvoirs publics.

Julien Bonnet