BFM Business
Auto

Sécurité routière: une plateforme pour traquer les "épaves roulantes"

Depuis 2015, le ministère de l'Intérieur a rappelé des milliers de véhicules gravement endommagés, réparés avec des pièces volées ou d'occasion par des garagistes véreux

Depuis 2015, le ministère de l'Intérieur a rappelé des milliers de véhicules gravement endommagés, réparés avec des pièces volées ou d'occasion par des garagistes véreux - Daniel Mihailescu - AFP

Baptisé "Histovec" (historique du véhicule) est un nouveau service public pour protéger les acheteurs de véhicules d'occasion. Ce fichier concerne tous types de véhicules (deux-roues motorisés, voitures, poids-lourds, etc).

Histovec (historique du véhicule) va se faire un nom, et pour cause. Il s'agit d'une nouvelle plateforme retraçant tout l'historique des véhicules d'occasion, notamment leurs anciens sinistres. Elle a été lancée jeudi par la Sécurité routière qui souhaite mettre fin aux scandales des "épaves roulantes", ces voitures accidentées et remises sur la route sans un véritable contrôle des réparations.

Ce nouveau service, qui concerne tous types de véhicules (deux-roues motorisés, voitures, poids-lourds, etc.) est gratuit et officiel. Il met à la disposition du public "le pedigree d'un véhicule d'occasion avec des éléments clés pour se décider à l'acheter", en amont de la transaction, indique la Sécurité routière. 

Parmi les informations mises à disposition du futur acheteur figurent la date de la première mise en circulation du véhicule, les changements successifs de propriétaire, s'il a subi des sinistres réparés sous le contrôle d'un expert, la situation administrative du véhicule (gage, opposition, vol), et les caractéristiques techniques du véhicule (marque, couleur, puissance, critère de pollution, etc.).

Selon une étude publiée en 2015 par la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF), la moitié des ventes de véhicules d'occasion comporteraient des fraudes mineures ou graves. "Avec Histovec, nous procurons à l'acheteur potentiel, via le vendeur, une information fiable avant de se décider à l'achat d'un véhicule d'occasion. C'est une des solutions que nous mettons en place pour éradiquer les épaves roulantes", indique le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe.

Mettre fin à l'arnaque des voitures rafistolées

Ces trois dernières années, le ministère de l'Intérieur a dû rappeler plusieurs milliers de véhicules gravement endommagés, réparés avec des pièces volées ou d'occasion par des garagistes véreux et remis en circulation par des experts automobiles complices. 

Cette plateforme doit être enrichie d'ici la fin du premier trimestre 2019 de nouvelles données, concernant notamment le kilométrage du véhicule constaté lors du contrôle technique. Le certificat de situation administrative (ou certificat de non-gage), obligatoirement délivré lors de la transaction et attestant que le véhicule n'est ni volé ni gravement accidenté, est également accessible via la plateforme.

Seul bémol, l'outil ne peut pas encore retracer le passé de certaines voitures trop anciennes immatriculées avant le nouveau système d'immatriculation des véhicules (SIV) lancé en 2009. Un numéro spécial d'appel doit être mis en place pour leurs propriétaires, assure la Sécurité routière.

Pascal Samama avec AFP