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Sécurité routière: attention aux médicaments au volant

Selon l’étude Prévention Routière et MACSF, 93% des praticiens de santé interrogés proposent à leurs patients d’adapter leur conduite en fonction de leur traitement.

Selon l’étude Prévention Routière et MACSF, 93% des praticiens de santé interrogés proposent à leurs patients d’adapter leur conduite en fonction de leur traitement. - Flickr

Selon une étude de la Prévention Routière, en partenariat avec la MACSF, 58% des professionnels de santé considèrent qu’ils sont les premières personnes à pouvoir donner des conseils de sécurité routière aux patients suivant un traitement.

C’est un petit pictogramme souvent présent sur les boites de médicament, une petite voiture sur fond jaune, orange ou rouge. Il indique si un traitement a des conséquences sur les capacités à conduire du patient, et si le cas échéant, il vaut mieux éviter de prendre le volant.

Un rôle déterminant des médecins

Or, une étude de 2016, publiée dans le British Journal of Clinical Pharmacology, et citée par le site spécialisé Caradisiac, indiquait alors que l’apparition de ces petits pictogrammes en 2007 n’avait pas sensiblement fait baisser le nombre d’accidents, comme attendu. "Les informations écrites sur les médicaments sont pertinentes, mais cela ne suffit pas", soulignait alors le principal auteur de l’étude. Un tiers des médicaments en France serait à risque pour la conduite. Selon des chiffres donnés par la Prévention Rourière, 3 à 4% des accidents mortels surviennent suite à une prise de médicaments, qui a pu entraîner une somnolence ou une baisse des réflexes.

Dans une étude* publiée ce mardi, l'association Prévention Routière et la MACSF mettent donc en avant le rôle décisif des médecins, auprès des patients. Pour prévenir des situations dramatiques, ces deux organismes ont interrogé les professionnels de santé. Les médecins, kinés, sages-femmes ou pharmaciens interrogés souhaitent jouer un rôle plus important auprès des personnes, qui doivent à la fois prendre un traitement et leur véhicule.

Prévenir aussi en cas d'auto-médication

"Les pictogrammes ne suffisent pas, le praticien a un rôle à jouer, il doit pouvoir offrir un suivi, un côté pédagogique pour les patients, rappelle Anne Lavaud, secrétaire générale de l’association Prévention Routière. Il faut notamment faire attention en cas d’automédication, par exemple avec des sirops contre la toux, des médicaments contre le rhume. Les pharmaciens aussi ont un rôle de suivi".

Selon l’étude, 93% des praticiens de santé interrogés proposent à leurs patients d’adapter leur conduite en fonction de leur traitement. Cependant, ils ne sont que 46% à se sentir suffisamment informés en matière de sécurité routière pour donner des conseils sur la bonne conduite à leurs patients. 71% des médecins ne se sentent pas légitimes pour interdire définitivement la conduite à leurs patients.

*Etude menée par la Prévention Routière et la MACSF auprès de 578 professionnels de santé

Pauline Ducamp