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Scandale du diesel: action collective lancée contre Volkswagen en France

Volkswagen a été condamné mercredi au Canada à payer une amende de 135 millions d'euros après avoir plaidé coupable. Il a dû régler des amendes dans d'autres pays, mais pas encore en France.

Volkswagen a été condamné mercredi au Canada à payer une amende de 135 millions d'euros après avoir plaidé coupable. Il a dû régler des amendes dans d'autres pays, mais pas encore en France. - THOMAS KIENZLE / AFP

Une fondation néerlandaise a lancé jeudi une action collective en France contre Volkswagen, dans le cadre d'une campagne pan-européenne ayant pour but d'obtenir des réparations pour des millions d'automobilistes lésés par le scandale des moteurs diesel truqués.

Une fondation néerlandaise a lancé jeudi une action collective en France contre Volkswagen. "Volkswagen a reconnu sa faute. Cela devrait le conduire à indemniser les consommateurs. C'est chose faite aux Etats-Unis où il a dû débourser plus de 25 milliards d'euros pour 450.000 véhicules vendus", a rappelé Maria José Azar-Baud, membre du conseil exécutif de la Fondation Diesel Emissions Justice (DEJF), lors d'une conférence de presse à Paris.

Volkswagen a été condamné mercredi au Canada à payer une amende de 135 millions d'euros après avoir plaidé coupable. Il a dû régler des amendes dans d'autres pays, mais pas encore en France.

"Cette affaire a créé une justice asymétrique. Il y a eu 8,5 millions de victimes en Europe, dont 1 million en France, mais aucune indemnisation pour eux", a souligné Mme Azar-Baud.

Plus de 11 millions de voitures

Volkswagen avait reconnu en 2015 avoir équipé plus de 11 millions de voitures d'un logiciel qui faisait paraître ces dernières moins polluantes qu'elles ne l'étaient en réalité.

"Le constructeur a trompé les consommateurs en leur vendant un produit non conforme", a expliqué Mme Azar-Baud. Selon elle, les clients ont été victimes d'une perte de valeur de leur véhicule et de divers problèmes survenus après des rappels pour mise à jour du logiciel (hausse de la consommation, perte de puissance, incidents mécaniques).

La fondation DEJF appelle les clients français des modèles mis en cause à participer à l'action collective sur son site internet (www.emissionsjustice.fr). Ils doivent pour cela télécharger une carte grise (ou un autre moyen de preuve de possession de la voiture concernée s'ils ne la possèdent plus).

Une lettre envoyée à Volkswagen

La démarche est entièrement gratuite. En contrepartie, ses auteurs devront reverser 27,5% des compensations obtenues à un tiers financeur, la société néerlandaise Consumers Justice Network, constituée de professionnels du droit, qui assume les coûts de la procédure.

"On va être en mesure de faire changer cette situation de déni de justice", a assuré Me Julien Cheval, du cabinet d'avocats Vigo. Il accompagne la fondation qui a déjà réuni "plusieurs milliers" de participants pour son action collective en Belgique et aux Pays-Bas et va l'étendre à d'autres pays après la France.

La fondation compte agir en deux temps, avec d'abord une lettre envoyée à Volkswagen dans les prochains jours pour engager une négociation, avant des actions en justice dans différents pays, dont la France, si cela ne donnait rien.

P.S. avec AFP