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Renault n'a mis à jour que 5% de ses véhicules diesel "polluants"

Renault peine a modifier ses véhicules diesel émettant davantage de NOx que les seuils prévus par la réglementation. (image d'illustration)

Renault peine a modifier ses véhicules diesel émettant davantage de NOx que les seuils prévus par la réglementation. (image d'illustration) - Patrice Coffrini - AFP

Seule une petite poignée des 1,3 million de Renault diesel aux émissions de NOx anormalement élevées ont été mises à jour. Le constructeur français vise désormais 80% de mises à jour effectuées à l'horizon 2020.

Renault peine à mettre à jour ses véhicules diesel épinglés pour leurs émissions d'oxyde d'azote (NOx) plus élevées que les limites autorisées. Confirmant des chiffres révélés par Les Échos, un porte-parole de la marque au losange a reconnu que le constructeur n'a réalisé pour l'instant qu'environ 5% des mises à jour des systèmes de contrôle d'émissions de NOx, promises en 2016. Selon ce même porte-parole, Renault est en train "d'accélérer ces mises à jour" en les proposant désormais systématiquement aux clients qui se rendent dans les concessions du groupe. 

Pour rappel, au printemps 2016, le constructeur français, après la mise en évidence de dépassements importants par des expertises, avait présenté un plan d'actions techniques pour réduire les émissions de NOx des moteurs diesel de ses véhicules déjà en service, soit environ 1,3 million de voitures. 

Si Renault a bien proposé par courrier aux propriétaires des véhicules concernés de venir effectuer la mise à jour logicielle permettant d'ajuster les émissions, bien peu de clients se seraient déplacés. Le constructeur a donc décidé, depuis le début de l'année 2018, de proposer systématiquement l'opération quand les automobilistes concernés viennent au garage. Ce qui permet d'accélérer le processus. "Nous visons 80% de mises à jours effectuées à l'horizon 2020", a précisé le porte-parole du constructeur. 

Renault visé par une information judiciaire pour "tromperie" 

En avril 2016, le groupe au losange avait annoncé "un ensemble d'actions visant à réduire les émissions d'oxydes d'azote (NOx) de ses véhicules diesel EURO 6b en usage client". Un programme concernant aussi bien les véhicules sortant de ses usines et pour ceux déjà mis sur le marché.

Cette annonce intervenait dans le sillage du scandale Volkswagen, né en septembre 2015. Le groupe allemand étant accusé d'avoir équipé des véhicules d'un logiciel de gestion moteur permettant de tromper les contrôles antipollution lors des homologations.

Le gouvernement français avait alors installé une commission d'experts indépendants -la Commission Royal- dont les travaux ont mis en évidence d'importants dépassements de seuils d'homologation sur les émissions de véhicules diesel commercialisés dans l'Hexagone, dont des Renault.

Le parquet de Paris a ouvert en janvier 2017 une information judiciaire visant Renault pour "tromperie" dans le cadre de cette affaire.

A.M. avec AFP