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Réforme du stationnement: un premier bilan flatteur contre la fraude malgré les couacs

Depuis le début de l'année, le tarif des amendes pour stationnement non-payé est désormais fixé par les villes. Le bilan serait déjà flatteur avec une réduction de la fraude et davantage de places disponibles.

Avec des montants des amendes qui ont plus que doublé dans certaines villes depuis le début de l'année, ce n'est sans doute pas la mesure la plus populaire chez les automobilistes. Mais elle porterait déjà ses fruits. 

Depuis le 1er janvier, les municipalités peuvent en effet fixer le montant du forfait post-stationnement, qui remplace alors le traditionnel PV à 17 euros par une note bien plus salée. L'objectif est ainsi de réduire la fraude et de décharger les villes du contrôle, cette mission étant confiée à des sociétés privées. 

Fraude en baisse et moins de "voitures ventouse"

Les résultats seraient encourageants. D'après les premiers chiffres communiqués par la mairie de Paris, le taux des personnes qui règlent leur stationnement serait ainsi passé de 7% sur l'ensemble de 2017 à 17% rien qu'en janvier, premier mois d'application de cette mesure dans la capitale.

Depuis la mise en place des nouvelles amendes de stationnement au 1er janvier, les verbalisations ont augmenté.
Depuis la mise en place des nouvelles amendes de stationnement au 1er janvier, les verbalisations ont augmenté. © Paris

En plus d'inciter davantage d'automobilistes à payer leur stationnement, la mesure visait aussi à favoriser le roulement sur les places disponibles. A Poissy (Yvelines) par exemple, le nombre moyen de voitures sur une même place serait passé de 2,9 en 2017 à 3,31 voitures, indique RTL, précisant que l'objectif de la ville est à terme de faire tourner 6 à 7 voitures par jour sur un même emplacement.

Plus de roulement mais aussi plus de places libres. "Depuis le 1er janvier, il y a en moyenne 10% de places libres de plus qu'auparavant, selon un constat établi par la société Indigo dans les villes où il possède des parkings - à Paris, Strasbourg, Metz, Perpignan", note RTL.

Un tableau pas si rose

Si on peut se réjouir de ce dernier chiffre, il convient de rappeler qu'il émane d'une entreprise qui a justement en charge le bon encadrement du stationnement. Et ces opérateurs en surface, le sont parfois aussi en sous-sol: Indigo et Urbis Pak, via leurs filiales Streeteo et Moovia, se retrouvent à la fois gestionnaires de parkings et contrôleurs de stationnement payant. Et ce sont les seules à ne pas communiquer sur la hausse de fréquentation des parkings consécutives au relèvement des amendes pour se garer dans la rue.

Les fortes hausses des nouvelles amendes font en outre bondir certains automobilistes. A Bordeaux, la mairie a ainsi été contrainte de reculer en annonçant des baisses de tarifs, une réduction du forfait en cas de paiement dans les 24 heures et différents aménagements, comme le résume l'édition locale de 20 Minutes. A Paris, d'autres couacs ont marqué les débuts de la réforme du stationnement avec la difficulté à contester une amende et deux conducteurs de voitures flasheuses qui ont été contrôles positifs au cannabis.

Et les habitants d'autres villes ont décidé de réagir. A Montrouge (Hauts-de-Seine), une manifestation est organisée samedi 10 mars par un collectif qui lutte contre la réforme du stationnement

Julien Bonnet