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Radars automatiques: pourquoi ils ne font plus recettes

Les radars dégradés depuis le début de la crise des gilets jaunes explique en partie cette baisse des recettes.

Les radars dégradés depuis le début de la crise des gilets jaunes explique en partie cette baisse des recettes. - AFP

Le passage aux 80 km/h et un déploiement des radars de nouvelle génération laissaient envisager des recettes record cette année, de plus d'un milliard d'euros. Il n'en sera rien, la faute notamment aux nombreuses dégradations. Les recettes attendues pour 2019 seraient ainsi comprises entre 500 et 600 millions d'euros.

Coup dur en perspectives pour les caisses de l'Etat. Après une première baisse importante l'an dernier, les recettes générées par les radars automatiques plongeraient de nouveau en 2019.

Attendues à plus d'un milliard d'euros, ces recettes seraient finalement comprises entre 500 et 600 millions d'euros en 2019, indique un article des Echos, citant les documents annexés au projet de loi de Finances pour 2020.

Déjà l'an dernier, les recettes des radars avaient enregistré une forte baisse: un rapport de la Cour des Comptes publié en juin dernier indiquait qu'ils avaient rapporté 864,3 millions d'euros en 2018, soit un recul de 15% par rapport à 2017.

"Vague de vandalisme sans précédent"

Parmi les causes de cette baisse, "une vague de vandalisme sans précédent", indiquent les documents budgétaires. Le mouvement contre les 80 km/h, démarré à l'été 2018, avait entraîné une hausse des dégradations de radars, devenus dans la foulée une cible pour certains gilets jaunes.

Si le déploiement des radars tourelles, plus compliqués à neutraliser en théorie car perchés en hauteur, devaient être une solution à cette vague de vandalisme, ils ont finalement eux aussi été victimes de dégradations récemment.

"Le taux de disponibilité de ces équipements a chuté de 93 % en 2017 à 88,87 % en 2018, puis s'est effondré à 75 % en 2019, selon les dernières estimations", indiquent Les Echos. Pour 2020, le gouvernement table sur des recettes de 728 millions d'euros, avec un taux de radars opérationnels qui retrouverait son niveau de 2017.

Autre explication donnée par le gouvernement: une amélioration du comportement des automobilistes, qui se feraient donc moins flasher. La baisse de la vitesse moyenne reste toutefois peu significative, avec 79,6 km/h l'an dernier contre 80,8 km/h en 2017.

Des installations de nouveaux radars revues à la baisse

Dans ce contexte difficile, le gouvernement a aussi revu à la baisse l'installation de nouveaux radars. Alors qu'il devait y en avoir 4700 à fin 2020, ce serait finalement 300 de moins que cet objectif. 

Malgré tout, l'exécutif compte bien conserver ce dispositif, qui représente un outil pertinent de lutte contre l'insécurité routière... et une manne non-négligeable pour l'Etat. Au programme en particulier: le déploiement des nouveaux radars tourelles, avec de nombreuses cabines-leurres et la possibilité de verbaliser plusieurs types d'infractions en plus de la vitesse, mais également les contrôles réalisées par des société privées, avec trois nouvelles régions tests l'an prochain après les premiers essais en Normandie.

Julien Bonnet