BFM Business
Auto

Quel est le meilleur moyen pour réduire la pollution de l’air dans les grandes villes françaises?

Dans son dernier rapport, l'Agence nationale de la sécurité sanitaire étudie les évolutions des polluants, selon les changements du parc automobile français d'ici 2025.

Dans son dernier rapport, l'Agence nationale de la sécurité sanitaire étudie les évolutions des polluants, selon les changements du parc automobile français d'ici 2025. - GERARD JULIEN / AFP

Dans son dernier rapport sur la pollution, l’ANSES pointe différents scénarios pour réduire la pollution de l’air. Moins de diesel et le recours à d’autres moyens de locomotion sont privilégiés d’ici 2025.

Des diesel plus récents, parfois plus d’électriques, et moins de véhicules, ce sont les solutions étudiées par l’Anses pour réduire la pollution, notamment dans les zones urbaines les plus denses. L’Ile-de-France notamment, qui concentre 19% de la population française.

Dans son dernier rapport, publié ce mardi, l’agence nationale de sécurité sanitaire a étudié trois scénarios d’évolutions du parc automobile, comme des technologies de dépollution, et leur impact sur le niveau de pollution d’ici 2025.

Scénario 1: toujours du diesel, mais avec un filtre à particule

L’Anses examine un premier scénario, où le parc automobile français n’évoluerait pas significativement, mais se renouvellerait, avec des modèles et donc des technologies plus récentes. Il resterait majoritairement diesel, mais avec une généralisation du filtre à particules (FAP). Obligatoire depuis 2010, ce système de dépollution n’est pas présent sur 42% des véhicules diesel qui circulent en France (chiffres 2016), selon l’Anses. Selon ce scénario, en 2025, 95% du parc de véhicules diesel seraient équipés de FAP.

Scénario 2 : beaucoup plus de voitures essence

Le second scénario de l’Anses met en avant un basculement du tout diesel vers une plus forte part des voitures essence. Si dans les ventes de véhicules neufs, à peine un tiers des voitures vendues sont aujourd’hui des diesel, dans le parc, ils sont encore majoritaires. L’Anses imagine une politique volontariste, pour atteindre 10% d’immatriculations de diesel par an, pour 42% du parc en diesel en 2025. L’agence ne prévoit pas dans ce scénario plus d’électriques ou d’hybrides.

Résultat: des baisses d'émissions et de polluants

  • Au niveau des émissions, l’Anses conclue dans les deux cas à une baisse assez similaire du niveau des émissions et des polluants. Les émissions de Nox baisseraient par exemple de 52 à 63 % entre les scénarios 1 et 2. Les particules ultrafines, jugées la plus dangereuses par l’agence, reculeraient cependant plus dans le scénario Essence (-70%) que dans la généralisation du filtre (-58%). Dans le scénario Essence, les émissions de polluants gazeux reculeraient moins franchement.

Scénario 3: "Ambition Air"

L’Anses étudie cependant un troisième scénario, appliqué à Paris et à la petite couronne. Il restreint fortement la circulation des utilitaires, souvent des diesel sans filtre, diminue de 25% le trafic des voitures particulières, et favorise la circulation des voitures électriques dans ce périmètre, comme celui des deux-roues, notamment zéro émission.

Ce dernier scénario semble un peu plus favorable pour faire baisser tous les niveaux d’émissions de particules comme de polluants gazeux. C’est le seul qui entraîne une baisse de 3,9% du trafic.

  • Les évolutions technologiques, comme les filtres à particules sur les véhicules diesel, "permettent une diminution des émissions de particules, mais sont insuffisantes pour améliorer durablement la qualité de l'air, précise à l’AFP Guillaume Boulanger, de l'unité d'évolution des risques liés à l'air à l'Anses. Il faut encourager des technologies alternatives, dont le véhicule électrique, mais surtout il faut réduire le trafic par les transports en commun, la marche à pied, le vélo, l'intermodalité".

Des baisses d'émissions et de polluants

L’Anses s'inquiète de la nocivité des particules les plus fines, mais souligne aussi dans son rapport les baisses d'émissions et de polluants depuis plusieurs années. Ainsi, entre 1990 et 2014, les émissions de PM10 ont baissé de 52%, celles de PM2,5 de 60%, alors que les émissions de Nox ont reculé de 55%. Des taux qui ne varient pas forcément aussi fortement en Ile-de-France, avec une concentration du trafic dans la région.

"La diminution des émissions de particules a fortement contribué à la diminution des concentrations moyennes annuelles de PM10 et PM2,5 en Île-de-France. Cette baisse est de l’ordre de 25 % entre 2000 et 2015 pour les PM2,5 en moyenne annuelle et de 45 % en proximité du trafic entre 1999 et 2015, peut-on lire dans le rapport de l'Anses. A contrario, entre 2000 et 2012, les émissions de NOx des véhicules particuliers Diesel ont augmenté de 43 % malgré les évolutions technologiques".

Pauline Ducamp