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Que restera-t-il de l'endurance automobile l'an prochain?

Le départ annoncé de Porsche avait semé le trouble mais Toyota restera finalement. Le championnat du monde d'endurance veut en profiter pour repartir pour une saison de transition.

Le départ annoncé de Porsche avait semé le trouble mais Toyota restera finalement. Le championnat du monde d'endurance veut en profiter pour repartir pour une saison de transition. - WEC

Alors que la saison 2017 vient de s'achever, beaucoup de questions se posent sur l'avenir du WEC, le championnat du monde d'endurance qui inclut les 24 Heures du Mans. 2018 s'annonce comme une saison de transition qui s'étalera sur 2 ans avec notamment un prologue sur le circuit Paul Ricard et des étapes doubles sur le circuit de la Sarthe et de Spa-Francorchamps.

Les 6 heures de Bahreïn le week-end du 18 et 19 novembre ont marqué la fin de la saison 2017 du WEC (World Endurance Championship), le championnat du monde d'endurance. Porsche a été sacré dans la catégorie-reine des LMP1, où elle bataillait cette année en duel face à Toyota. Mais avant même cette fin de saison, l'écurie allemande avait déjà annoncé son retrait de la compétition.

Sous pression financière après le dieselgate, Porsche suit Audi en Formule E, mais restera toutefois présent dans la catégorie GT en endurance. Dans ces conditions, on craignait que son unique adversaire japonais ne renonce à son tour. Et par là même, pour l'avenir du WEC...

Toyota reste en endurance

Mais la perspective de ce scénario catastrophe semble s’éloigner. En cette fin de saison, Toyota a en effet confirmé qu'il serait bien présent. Et, cerise sur le gâteau pour les fans de sports mécaniques, avec peut-être un certain Fernando Alonso dans le baquet. Le pilote espagnol vient en effet d'effectuer des tests concluants à bord de la TS050 numéro 8 de Toyota.

Toutefois, voir Toyota comme seul participant en catégorie LMP1 ne paraît pas vraiment attrayant. Certes, l'écurie filerait à coup sûr vers un titre qui lui échappe depuis longtemps (avec en particulier deux années de suite de sacrées désillusions aux 24 Heures du Mans). Mais, comme on dit, à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Les organisateurs de l'ACO (Automobile Club de l'Ouest) et du WEC seraient donc sur le point de valider avec la FIA une formule où Toyota pourrait batailler en tant que LMP1-H avec un H comme hybride, face à des concurrents non-hybrides. Malin.

Un coefficient technologique viendrait équilibrer les différents niveaux de performance (en fonction par exemple de la consommation de carburant ou du choix entre motorisation atmosphérique et turbocompressée) avec un avantage accordé à l'hybride. A voir la formule exacte qui sera retenue début décembre et si elle permettra de garantir l'intérêt de suivre une telle compétition. La décision de la FIA ne devrait plus tarder: elle est attendue pour début décembre.

Une saison de transition 2018-2019

Le championnat WEC se dirige en tout cas clairement vers une saison de transition avec un calendrier original qui s'étalera sur les deux prochaines années. Le programme provisoire envoyé par les organisateurs de l'ACO et en attente de validation par la FIA prévoyait ainsi un prologue au Castellet. Cela ferait un deuxième événement d'ampleur mondial pour le circuit Paul Ricard qui accueillera également le retour du GP de France de Formule 1 en juin. Les 24 Heures du Mans reviendrait par deux fois, les 16 et 17 juin 2018 et viendrait clôturer cette saison XXL un an plus tard, les 15 et 16 juin 2019. Les 6 heures de Spa-Francorchamps se répéterait également par deux fois,le 6 mai 2018 et le 4 mai 2019. Les autres étapes passeraient par Silverstone (en Grande-Bretagne), Fuji (au Japon), Shanghai (en Chine), et Sebring (aux Etats-Unis).

Cette saison sera l'occasion pour la FIA de réfléchir à l'avenir de cette compétition, avec pourquoi pas l'intégration de modèles roulant à l'hydrogène voire en électrique avec des changements de batterie ou de la charge ultra-rapide. Des technologies qui pourraient à coup sûr bénéficier aux voitures de monsieur et madame tout le monde.

Le retour de BMW

Cette compétition présente ainsi toujours un intérêt pour tester de nouveaux procédés pour remplir les objectifs d'amélioration des performances en termes de consommation, et ainsi jouer sur la réduction des émissions de CO2 de polluants à l'avenir. Un aspect innovation qui a toujours fait partie de l'ADN des 24 Heures du Mans et qui se poursuit avec les défis technologiques de demain.

L'intérêt sportif se défend aussi également. BMW notamment fera son grand retour la saison prochaine dans cette compétition avec sa M8 GTE. La marque allemande fait ainsi son retour en endurance et affrontera en catégorie LMGTE, les Ferrari, Aston Martin, Ford, Chevrolet et Porsche. Des écuries prestigieuses qui devraient continuer à attirer les foules vers l'endurance automobile.

La M8 GTE qui sera alignée l'année prochaine aux 24 Heurs du Mans
La M8 GTE qui sera alignée l'année prochaine aux 24 Heurs du Mans © BMW
Julien Bonnet