PSA revoit fortement à la baisse ses ambitions en Chine

Le groupe automobile français, qui rassemble les marques Peugeot, Citroën, DS et Opel/Vauxhall, vient d'annoncer un nouveau plan stratégique afin de remonter la pente en Chine, plus gros marché mondial. Après avoir manqué son objectif d'y vendre 1 million de véhicules, il prévoit désormais 400.000 unités à horizon 2025.

En difficulté pour s'imposer sur le marché chinois ces dernières années, PSA revoit fortement à la baisse ses ambitions. Le groupe automobile français, qui rassemble les marques Peugeot, Citroën, DS et Opel/Vauxhall, vient d'annoncer un nouveau plan stratégique pour corriger le tir sur ce qui s'impose comme le premier marché mondial.

400.000 unités en 2025

Ce plan de route a été dévoilé ce jeudi avec son partenaire et actionnaire Dongfeng Motor lors du salon automobile de Chengdu. Il prévoit en particulier de vendre 400.000 unités à horizon 2025, un chiffre qui peut sembler faible quand on sait que PSA visait à l'origine 1 million d'unités en 2018.

Or, tout ne s'est pas passé vraiment comme prévu. Si le groupe français paraissait bien parti pour atteindre le million d'unités, avec 742.000 véhicules vendus en 2014, l'arrivée de nombreux concurrents sur le marché chinois a changé la donne.

Les ventes ont ainsi reculé fortement depuis, -1% en 2015 puis des chutes de -16% en 2016, -37% en 2017 et -34% en 2018. Au premier semestre 2019, les ventes en Asie du Sud-Est, Chine comprise, n'ont atteint que 64.000 unités. Une goutte d'eau dans un marché qui dépasse les 20 millions d'unités par an, souligne l'AFP, avec donc moins de 0,32% de part de marché.

"On n'était pas assez efficace"

Il s'agit d'un plan stratégique "qui part du diagnostic que les résultats générés récemment ne sont pas satisfaisants, que l'on n'était pas assez efficace, le marketing n'était pas assez efficace, que la situation ne satisfaisait personne et qu'il y avait des efforts à faire sur les produits proposés aux clients chinois", a déclaré une porte-parole de PSA à l'AFP.

Le plan, qui s'articule en trois phases, prévoit à court terme une stabilisation des ventes et la réduction du "point mort", le seuil de rentabilité, à 180.000 unités, puis à 150.000 à l'horizon 2021.

A partir de là, PSA ambitionne de "reprendre de la vitalité sur les volumes" et vise "près de 400.000 véhicules en année pleine en 2025 avec des lancements et produits adaptés à la demande chinoise".

Malgré la Chine, des profits records

Les difficultés de PSA en Chine n'ont pas empêché le groupe, porté par son excellente santé en Europe, d'afficher des profits record l'an dernier à 2,8 milliards d'euros et une rentabilité parmi les plus élevées de l'industrie.

Celle-ci s'est encore améliorée au premier semestre 2019, synonyme de 1,8 milliard d'euros supplémentaires dans les caisses malgré une baisse des volumes écoulés.

Julien Bonnet, avec AFP