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Production comprise, les voitures électriques émettraient moins de CO2 que les thermiques

Selon les derniers calculs de l'ONG Transport&Environnement, la voiture électrique se montre plus vertueuse que les modèles diesel et essence de taille équivalente sur toute la durée de sa vie.

Selon les derniers calculs de l'ONG Transport&Environnement, la voiture électrique se montre plus vertueuse que les modèles diesel et essence de taille équivalente sur toute la durée de sa vie. - BFMTV

L’ONG Transport&Environnement lance un outil qui prend en compte toutes les émissions de CO2 des voitures, de la production à l’usage quotidien. Selon ses calculs, la voiture électrique se montre plus vertueuse que les modèles diesel et essence de taille équivalente.

Lorsqu'elle circule, une voiture électrique émet indubitablement moins de CO2 qu’un modèle thermique. Mais selon le dernier outil de l’ONG Transport&Environnement (T&E) dévoilé ce lundi, cet avantage dure en fait sur toute sa durée de vie, même en prenant en compte la fabrication du véhicule, de sa batterie et la manière dont est produite l’électricité qui l’alimente.

Une voiture électrique, même alimentée par de l'électricité, reste moins émettrice de CO2

Pour mettre au point son outil de comparaison et l'étude qui en découle, T&E a en effet pris en compte le mix énergétique de chaque pays européen, en prenant en compte son évolution dans les prochaines années. Le coût écologique de la fabrication des batteries sur le déplacement de la pollution quand la voiture électrique est alimentée par une électricité issue des centrales à charbon par exemple.

Selon les calculs de Transport&Environnement, basés sur "toutes les données les plus actuelles sur le CO2 liées à l’électricité, le Diesel et l’essence", la voiture électrique est, même dans la pire configuration possible, 29% moins émettrice de CO2 qu’une voiture thermique.

L’exemple donné pour obtenir un tel pourcentage compare le cycle de vie d’une voiture électrique qui roulerait en Pologne, avec de l’électricité non issue de renouvelables, après avoir été produite en Chine.

Dans les cas les plus vertueux selon l’ONG, la voiture électrique émet 77% (en France) à 79% de CO2 en moins sur son cycle de vie. Ce dernier pourcentage prend en compte une voiture dont la batterie a été fabriquée en Suède et utilisée dans le même pays (retrouvez ici le détail de l'étude de T&E).

Le mix énergétique français favorable à la voiture électrique

Selon le comparateur de Transport&Environnement, une voiture électrique émet en France 55 grammes de CO2 par kilomètre avec de l’électricité utilisée pour produire sa batterie venue d’Europe contre 51 grammes en Suède (avec le même mix énergétique) ou 90 grammes en moyenne sur les 27 pays de l’UE.

"Le potentiel de réduction des émissions de CO2 par la voiture électrique est limpide, l’Union européenne devrait accélérer la transition vers la mobilité zéro émission et planifier la sortie des voitures à essence et Diesel d’ici 2035 au plus tard, ce qui serait en ligne avec son Green Deal", précise l’ONG, citée par le magazine spécialisé Le Moniteur Automobile.

Ces questions que soulève l'étude

Cet outil et l’étude qui l’accompagnent posent cependant quelques questions. Comme le souligne Le Moniteur Automobile, elle ne prend pas en compte le coût en CO2 de la fabrication de l’essence et du diesel, ce qui pèserait encore plus négativement sur les émissions des véhicules thermiques.

L’étude ne prend pas non plus en compte le recyclage des batteries. Or c’est un point sensible, une filière en construction, mais personne ne sait aujourd’hui réellement mesurer le coût environnemental de ce recyclage. Certains éléments de comparaison pose aussi question, car la grande majorité des batteries de véhicules électriques, et notamment les cellules, sont fabriquées en Asie, et non sur place en Europe. D'où le plan franco-allemand pour développer une filière européenne de production de batteries à destination des véhicules électriques. Comme le soulève le magazine Challenges cette semaine, l'étude ne prend pas non plus en compte d'éventuelles batteries plus grandes dans les années à venir, pour plus d'autonomie, ce qui pourrait modifier la consommation d'électricité comme les émissions de CO2 à la production. 

2020 s’annonce comme une année cruciale pour la voiture électrique en Europe. L’Union Européenne a en effet durci les normes d’émissions de CO2 à respecter cette année. Toutes les marques ont donc lancé des modèles électriques mais le marché devient très complexe avec la crise du coronavirus. Certains constructeurs aimeraient d’ailleurs voir assouplies ces règles, vues les circonstances exceptionnelles traversé par le marché européen.

Pauline Ducamp