Prix, taux de réussite, forfait: comment bien choisir son auto-école

L’association de consommateurs CLCV souligne ce vendredi dans une étude le manque de transparence des auto-écoles dans l’affichage de leurs tarifs.

Passer son permis de conduire occasionne souvent beaucoup de stress aux futurs candidats, et tout commence dès le choix de l’auto-école. Alors que le gouvernement lancera prochainement une plateforme nationale, avec des critères uniformisés, afin de comparer et trouver son auto-école, l’association de consommateurs CLCV dénonce en exclusivité chez nos confrères de RMC ce vendredi l’opacité de certains professionnels.

La CLCV a étudié les pratiques de 655 auto-écoles (sur 11.000 en France), et il en ressort que "14 % des auto-écoles enquêtées n’ont aucun affichage extérieur [des tarifs, et détails des formations, ndlr]. Lorsqu’il existe, il est incomplet dans un tiers des cas", peut-on lire dans le communiqué de l’association. Difficile alors de faire son choix. Voici quelques critères et questions à prendre en compte pour trouver la bonne école de conduite.

• La proximité de l’auto-école ne fait pas tout
  

Si le prix a bien entendu son importance, la localisation de l’auto-école aussi. "Cette auto-école doit être pratique, car il faudra y aller souvent, mais ce ne doit pas être le seul critère à privilégier", met en garde Olivier Gayraud, porte-parole de l’association CLCV.

• Le taux de réussite aussi, mais pas uniquement …

Comme la proximité et le prix, le taux de réussite est souvent le critère majeur de décision pour une auto-école. "Ce n’est pas le critère le plus pertinent", pour Frédéric Martinez, directeur du réseau Ecole de Conduite Française (ECF).

"Les auto-écoles ne sont pas tenues de le publier, mais il faut poser la question, poursuit Olivier Gayraud. Surtout, il faut demander le nombre d’heures moyen pour avoir son permis. Si le taux de réussite est bon, mais qu’il faut 40 heures en moyenne, ce n’est pas forcément un bon plan".

• Décrypter le forfait de base

En moyenne, dans les 655 auto-écoles étudiées, le prix du forfait de base était de 1079 euros. Dès le départ, le candidat doit donc s’assurer de ce que comprend ce forfait.

"Le forfait doit tout comprendre, sauf l’évaluation de base qui doit être payée à part, rappelle Olivier Gayraud. En effet, vous pouvez passer l’évaluation sans vous engager finalement dans cette auto-école. Le forfait comprend donc les frais d’inscription, les supports pédagogiques, la préparation au code, les 20 heures de conduite".

N’hésitez pas à vous renseigner sur le prix de l’heure supplémentaire, car les 20 heures ne sont qu’un minimum imposé.

"Un forfait ne donne également qu’une indication. Il faut se méfier des offres comme ‘votre permis pour x euros’. Les élèves passent au début de leur formation une évaluation pour voir combien d’heures leur seront nécessaires, ce qui donne une fourchette. Mais ils peuvent ensuite progresser plus ou moins vite. Dans une école sérieuse, si on annonce à l’élève qu'il aura besoin de 30 heures de conduite, ce n’est pas pour l’arnaquer", ajoute Frédéric Martinez.

Or, peu d’auto-écoles proposent des forfaits 30 heures de conduite dès le départ.

• Bien se renseigner sur le contenu de la formation

Avec la transparence, la nature de l’enseignement est primordiale. "Par exemple, il ne faut pas hésiter à se faire préciser ce que comprend la préparation au code, explique Olivier Gayraud. Est-ce que ce sont des cours en auto-école? Comment ai-je accès à des supports d’entraînements en ligne? Idem pour le forfait de 20 heures: combien de temps effectif de conduite? Est-ce que sur ces 20 heures, certaines heures se font sur simulateur?".

Olivier Gayraud conseille également de se renseigner sur l’équipe pédagogique.

"Qui sont les moniteurs? Est-ce que j’aurais le même moniteur sur toute la formation, explique le porte-parole. Le moniteur a un rôle essentiel, il doit être pédagogue".

Les professionnels conseillent aussi de demander si l’établissement dispose d’une garantie financière, pour ne pas perdre son argent en cas de défaillance.

"C’est souvent le cas quand elle propose le service de permis à 1 euro, ou alors s’inscrire dans une auto-école faisant partie d’un réseau, de manière à ne pas perdre les frais avancés et à retrouver rapidement une place", poursuit Frédéric Martinez.

Choisir une auto-école installée depuis longtemps, ou adosser à un gros réseau, peut aussi apporter des garanties sur la solidité financière de l’établissement.

Pauline Ducamp