BFM Business
Auto

Pourquoi vous allez voir de plus en plus de Harley Davidson en ville

Harley Davidson dévoilera une centaine de nouveautés lors des 10 prochaines années. Il y en aura pour tous les profils de clients, et surtout pour ceux qui veulent rouler en électrique

Harley Davidson dévoilera une centaine de nouveautés lors des 10 prochaines années. Il y en aura pour tous les profils de clients, et surtout pour ceux qui veulent rouler en électrique - Pascal Samama/BFMTV

Aujourd'hui Harley Davidson produit des motos customs doté de gros moteurs. Dès l'an prochain, la marque iconique lancera une moto électrique qui sera la première d'une gamme qui se développera peu à peu pour permettre aux urbains de rouler en ville sans polluer.

Cette année, Harley Davidson fête ses 115 ans, mais prépare déjà son bicentenaire. La marque iconique se lance en terre inconnue avec de nouvelles motos qui tranchent avec les customs qui ont fait sa renommée.

Lors du Mondial de la Moto, le constructeur confirme qu'en 2019, il démarrera la commercialisation de la Livewire, une moto électrique. Et l’année suivante, il présentera la Pan America, un trail de 1250 cm3, la Streetfighter, une sportive survitaminée et un custom aux lignes et la motorisation très agressive. Et ce n’est qu’un début.

Harley compte lancer pas moins de 100 nouveaux modèles dans toutes les gammes dans la prochaine décennie. "Il ne s’agit pas d’abandonner notre ADN, bien au contraire. Il s’agit d’attirer de nouveaux motards qui aiment rouler avec des machines haut de gamme", signale à BFMTV Gérard Stadelin, patron de Harley pour l’Europe du Sud. Et pour ce nouveau défi, tout est ouvert depuis la participation à des rallyes comme le Dakar, ou à des compétitions sportives.

Un jour, les motos ne pourront plus circuler en ville

Mais avant les déserts et les circuits, c’est dans les villes du futur que la marque veut s'imposer. Et pour cela, le géant américain sait qu'il doit devenir un acteur à part entière du deux-roues électrique. "La LiveWire n'est pas une simple moto, c'est une gamme que nous allons peu à peu déployer avec des modèles dans différentes gammes" nous a confié Gérard Staedelin.

"L'électrique va s'imposer peu à peu dans les grandes villes d'Europe et un jour les moteurs thermiques ne pourront plus circuler dans les rues, c'est le sens de l'histoire", estime Gérard Staedelin

Il note que pour le moment l'électrique pose trop de contraintes. "Dans l'auto, l'électrique ne pèse pas grand chose, et dans la moto il ne pèse quasi rien. Il n'y a pas assez de bornes de chargement en Europe. Qui va prendre le risque de tomber en panne lors d'un long trajet? Qui va patienter plusieurs heures en faisant la queue pour charger ses batteries pendant encore des heures?", s'interroge le patron d'Harley Europe qui estime que ce n'est qu'une question de temps.

Des bikers en vélos électriques?

Le réseau de revendeurs va-t-il un jour devenir des stations-services pour véhicules électriques? Il y a en France 56 concessionnaires qui pourraient proposer ce service. "Nous n'en sommes pas là, mais nous ne nous interdisons rien, tout doit être réinventé pour s'adapter aux usages de ceux qui aiment rouler en deux-roues, c'est notre ADN depuis plus d'un siècle", rappelle Gérard Staedelin.

L'américain veut s'inscrire dans cette histoire pour être un acteur majeur de la mobilité du futur et ne pas subir le sort des nombreuses marques de voitures et de motos qui ont disparu en ne sachant pas s'adapter à leur époque.

Après des motos, Harley va-t-il se lancer un jour dans les scooters ou les vélos? "Pourquoi pas? Ce ne serait pas une première comme le prouvent les modèles exposés dans notre musée américain". D'ailleurs, Harley a dévoilé récemment des concepts de véhicules électriques qui sont loin des choppers et des motos customs. Reste à savoir comment les bikers de la communauté des Harley Owners Group (HOG) vont accueillir ces nouveaux clients. La question fait sourire Gérard Staedelin: "Tout le monde va devoir s'adapter".

Chez le constructeur la révolution ne touche pas seulement la technologie, elle est aussi industrielle. Avec la guerre commerciale entre l'Europe et les États-Unis, la marque a décidé de produire une partie de ses motos dans des usines hors des Etats-Unis pour les clients européens.

"Il n'est pas question d'imposer une augmentation des prix de l'ordre de 2000 euros ou d'accepter de perdre 100 millions de dollars chaque année", affirme Gérard Staedelin qui garde espoir pour un retour au libre échange pour continuer à livrer des motos "Made in USA". "En tous cas, la Livewire sera produite dans nos usines américaines", affirme-t-il.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco