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Pourquoi les tarifs de stationnement explosent dans certaines villes

Si vous comptez vous rendre dans des grandes villes françaises cet été, gare au prix du stationnement qui peut très vite grimper, notamment si vous laissez votre voiture toute une après-midi.

Avant de se garer en centre-ville, il faut désormais bien regarder le tarif affiché. Zenpark, entreprise spécialisée dans le parking partagé, a en effet analysé le coût du stationnement horaire dans les plus grandes villes françaises, avec dans certains cas un coût qui a explosé depuis la réforme mise en place en 2018.

Paris, ville la plus chère de France concernant le stationnement

Sans surprise, Paris est la ville qui impose le tarif moyen le plus élevé de France: 3,20 euros de l'heure. Et certains quartiers sont largement au dessus de cette moyenne. A La Défense par exemple, le coût est de 5 euros par heure. La municipalité souhaite en effet réduire la circulation automobile génératrice d'une importante pollution.

Seules deux autres villes dépassent la barre symbolique des 2 euros de l'heure: Bordeaux et Grenoble, la seule grande ville de France dirigée par un maire écologiste.

Un tarif qui explose quand on stationne longtemps

Au-delà de ce tarif moyen, certaines villes ont tendance à faire payer très cher ceux qui stationnent longtemps, afin de libérer des places plus vite et d'éviter les véhicules-ventouses.

Les deux championnes en la matière sont Strasbourg (35 euros pour 3 heures) et Grenoble (34,5 euros pour 2 heures et demi). On retrouve ces tarifs très dissuasifs dans d'autres grandes villes comme Lyon et Paris par exemple (infographie ci-dessous):

Les tarifs de stationnement ont fortement augmenté en un an et demi. Et pour cause. Depuis le 1er janvier 2018, les communes décident elles-même du montant des amendes de stationnement (les fameux "FPS" pour forfait post-stationnement), ce qui leur permet donc d'appliquer des politiques plus strictes.

L'ancien PV, à seulement 17 euros, n'aurait pas incité à payer un stationnement qui aurait coûté deux fois plus cher. Mais avec un FPS qui peut atteindre 60 euros l'application d'une tarification dissuasive est plus aisée. Cette sanction plus lourde permet donc aux municipalités de jouer sur le tarif de stationnement, en incitant à des durées de stationnement plus ou moins courtes. En outre, la verbalisation peut être confiée à des sociétés privées auxquelles les municipalités imposent des performances de verbalisation très élevées. L’application de leur politique de stationnement est donc plus stricte que par le passé avec des rentrées financières souvent plus importantes.

Les politiques parisiennes et lyonnaises se révèlent radicalement opposées à celle de la mairie de Nice, où le FPS n'atteint que 16 euros, soit 1 euro de moins que le PV avant la réforme de janvier 2018, alors qu'à Lyon, l'amende peut désormais atteindre 60 euros. Une différence qui se traduit donc dans les tarifs du stationnement, bien plus faibles à Nice qu'à Lyon.

Louis Tanca