Pourquoi faire son plein sur autoroute coûte plus cher

10 centimes, 15 centimes, parfois plus, faire son plein sur autoroute coûte souvent bien plus cher que quelques kilomètres plus loin, hors du réseau.

Sur l’A4, à quelques kilomètres de Reims (Marne), sur l’aire d’autoroute de Gueux, le gazole coûte 1,65 euro le litre. De l’autre côté de la ville, dans un supermarché de Witry-Lès-Reims, son prix tombe à 1,40 euro le litre (prix relevés sur le site officiel prix-carburants.gouv.fr).

Cela représente 25 centimes de différence par litre. Autrement dit, pour un plein de 45 litres, l'automobiliste qui aura choisi de rester sur l'autoroute se verra facturer 11,25 euros de plus. Nombreux sont donc ceux qui préfèrent en sortir pour faire des économies. Mais pourquoi les prix sont-ils si élevés sur autoroute? Une enquête de l’association de défense des consommateurs CLCV pointait en 2014 plusieurs facteurs.

Des consommateurs captifs sur autoroute

Sur une autoroute, la concurrence est tout d’abord restreinte. Les grandes surfaces et leurs tarifs plus bas sont encore peu présents sur les aires, et bon nombre de vacanciers hésitent à faire un détour pour remplir leur réservoir. "Le particulier est plus captif des distributeurs sur autoroute pour plusieurs raisons, souligne ainsi l’étude de la CLCV. Quand il s’agit d’un voyage non quotidien, il est contraint et connait mal le territoire".

Les distributeurs mettent eux en avant les coûts d’opération d’une station-service, notamment le loyer payé pour leurs stations. "Sans oublier que nous avons l'obligation légale d’être ouverts 7 jour sur 7, 24 h sur 24, expliquait en 2017 à la RTBF un porte-parole de Total. Ce qui engendre d'importants frais en termes de personnel".

Certains concessionnaires d’autoroute semblent vouloir prendre le contre-pied. APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) a ainsi ouvert sa propre station-service, baptisée Fulli, sur l’aire de Dracé, près de Villefranche-sur-Saône (Rhône). Le concessionnaire y revendique des tarifs proches des stations hors autoroute, et surtout moins cher que la station-service Elf sur l'aire qui kui fait face, dans l’autre sens de circulation.

Pauline Ducamp