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Pourquoi Citroën incarne la voiture française depuis 100 ans

Une Citroën DS sur les Champs-Elysées.

Une Citroën DS sur les Champs-Elysées. - JOEL ROBINE / AFP

Citroën célèbre cette année son centenaire. Auteur avec Benjamin Cuq de Citroën, une passion française, Matthieu Turel revient sur la place à part de ce constructeur.

Tout le monde en connaît une. La DS du Général de Gaulle, la 2CV d’un grand-oncle ou de Bourvil dans Le Corniaud, ou la SM du président Pompidou. Citroën incarne l’automobile française, aussi bien populaire que haut de gamme. Alors que la marque aux chevrons fête en 2019 son centième anniversaire, sort Citroën, une passion française. Auteur, au côté de Benjamin Cuq, de cet ouvrage, Mathieu Turel revient sur ce constructeur pas comme les autres.

Votre ouvrage se base sur des rencontres avec des Citroënistes, racontant leur histoire avec la marque. Citroën, c’est avant tout une histoire humaine?

Citroën est aujourd’hui l’une des marques les plus collectionnées dans le monde [plus de 1000 clubs, juste derrière Ferrari, ndlr], une marque de passionnés avant tout. Citroën donne l’impression de détenir la vérité automobile. Avec ses technologies, son style, la marque donne aux propriétaires l’impression d’être dans le vrai, d’avoir ce que devait être une voiture. La marque porte également un côté romanesque, avec par exemple la Croisière jaune, le raid d’aventure de la marque. Dans l’ouvrage, nous avons par exemple rencontré le garagiste en Lozère, où furent testés les auto-chenilles des voitures pour ce rallye-raid. Citroën avait choisi le Causse Méjean en Lozère, car le climat, la topologie, étaient les mêmes que dans le désert de Gobi.

Quelles voitures ont marqué ces 100 ans?

Il y a trois modèles emblématiques. La 2CV, c’est la voiture populaire. La Traction était elle avant-gardiste, la DS est plutôt la voiture technologique. Les suspensions hydropneumatiques ont fait sa popularité, cette technologie a duré 60 ans.

La Tour Eiffel avec le nom Citroën illuminé dans les années 20.
La Tour Eiffel avec le nom Citroën illuminé dans les années 20. © AFP

André Citroën a donc créé une marque à part en 1919?

C’est un personnage. Ce n’est pas un mécanicien comme Louis Renault, c’est un polytechnicien, qui a introduit le fordisme en France. Il a aussi pratiquement inventé le marketing en France, en apposant sur la Tour Eiffel le logo Citroën pendant 9 ans [de 1926 à 1935, ndlr], ou en créant des jouets Citroën pour les enfants. Ce n’était pas un gestionnaire, sa vision était plutôt une fuite en avant pour être le meilleur. Si Renault a incarné à une époque le laboratoire social après-guerre, Citroën incarne alors la France, et la 2CV, la voiture française.

Citroën, une passion française – Benjamin Cuq, Matthieu Turel, aux éditions E/P/A. 35 euros (prix indicatif)

Pauline Ducamp