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Pour ses 120 ans, le Mondial de l’Auto de Paris veut repartir de l’avant

Le stand Citroën au dernier mondial de l'auto, en 2016

Le stand Citroën au dernier mondial de l'auto, en 2016 - AMC Promotion

Un espace dédié aux supercars et au luxe, une mise en avant des start-up et des nouveaux projets ou encore une grande parade automobile dans les rues de Paris... le Mondial de l'Auto veut faire peau neuve pour son édition 2018.

Si l'édition 2016 ne manquait pas de nouveautés et avait bien confirmé son statut de salon le plus fréquenté du monde avec plus d'un million de visiteurs, le Mondial de l'auto de Paris avait clairement déçu certains passionnés d'automobiles. La faute en particulier à de nombreux absents, comme Ford et Volvo chez les généralistes, ou de marques prestigieuses, comme Lamborghini ou Rolls-Royce, dont les modèles ne sont pas à la portée d'une grande majorité de visiteurs mais qui sont en général là pour faire rêver. 

"En route" pour un nouveau Mondial en supercars

Cette année, pas de salon: le Mondial de Paris se tient en effet uniquement les années paires, en alternance avec le salon de Francfort, qui ouvrira donc ses portes dans quelques mois (du 14 au 24 septembre prochains). L'occasion donc de plancher sur la prochaine édition, avec les premiers éléments qui ont été communiqués ce mardi 20 juin. 

Annonce qui a particulièrement retenu notre attention: un espace dans le Hall 1 sera désormais consacré aux supercars. "Les marques pourront y recevoir leur clientèle et le public retrouver la passion de l'automobile, a souligné Jean-Claude Girot, le commissaire-général du Mondial. C'est nous, organisateurs, qui nous occuperons de ce stand et on devient donc créateur d'événement, et non plus seulement loueur d'espace d'exposition." 

Si aucune marque n'a pour le moment été annoncée, nul doute que cette formule pourrait permettre à certaines marques de s'y retrouver. Un Lamborghini pourrait ainsi choisir de ne présenter qu'un modèle sur cet espace, sans pour autant disposer d'un stand en propre, bien plus onéreux. Et un généraliste comme Ford, qui a opté pour une présence européenne au salon de Genève et au Mobile World Congress (MWC) de Barcelone chaque année (au détriment de Paris et de Francfort donc), pourrait par exemple y présenter la dernière version de sa Mustang ou de sa GT. 

Des géants de la tech et des start-up

A Barcelone, le salon des télécoms a depuis quelques années entamé un élargissement vers les nouvelles formes de mobilité. Signe de l'intérêt des grands groupes de la tech comme Google ou Facebook (Apple boude traditionnellement le grand salon catalan) mais aussi des constructeurs traditionnels comme Ford ou Peugeot qui y présentait cette année un concept. 

Sur ce modèle, Paris veut aussi réunir ces différents acteurs amenés à se rapprocher de plus en plus dans le futur. De grandes keynotes doivent avoir lieu en préambule du salon, le 1er octobre, et le Mondial espère attirer de grands noms du numérique comme le dirigeant de Waymo, l'entité de Google consacrée au véhicule autonome, des patrons de groupes automobiles mais aussi des décideurs politiques et des chercheurs. Une sorte de forum de Davos consacrée à la mobilité, au sens large, puisqu'un Airbus et son projet de voiture volante pourrait aussi être de la partie.

Les start-up seront également conviées avec un espace dédié dans le pavillon 7.3. Un lieu d'échange entre elles et pour présenter leurs innovations pour obtenir des partenariats, ont expliqué les organisateurs.

120 ans, une parade dans Paris et le retour de la moto

Le prochain Mondial célébrera également les 120 ans de la première édition qui s'était déroulée 1898. Dans ce cadre, une grande parade est envisagée avec l'idée de faire défiler des véhicules qui ont marqué leur époque, des pionniers français à la Prius, en passant par la DS. Et, miracle, la mairie de Paris (qui avait bien contribué au climat étouffant anti-voitures lors de la précédente édition), verrait le projet d'un bon oeil. Il faut dire que le commissaire général a poussé l'idée d'une ouverture du convoi par des véhicules recourant à des énergies nouvelles, mettant ainsi un peu d'eau dans son vin, ou plutôt d'électricité dans son gazole!

Un passage dans des lieux emblématiques de la capitale, comme les Tuileries ou le Grand Palais, où avait lieu le salon jusqu'en 1961, seraient au programme. Autre référence au passé du Mondial, ce dernier accueillera en même temps le salon de la moto.

Nouveau logo pour une nouvelle vie

Dernière évolution notable: le Mondial veut devenir une marque. Un nouveau logo a ainsi été présenté. Il reprend les codes du luxe parisien, plutôt chic, et avec un "O" flou qui représente le mouvement d'une roue. 

Un peu comme le fait DS, notamment pour séduire les clients chinois attirés par le luxe "à la française", le Mondial veut ainsi dépasser le simple cadre de la mobilité. Dans l'espace supercars et luxe, l'idée est ainsi de proposer des produits de grandes marques de luxe, dans la joaillerie ou la gastronomie. Un grand écart pour certains mais qui pourrait renforcer l'attractivité du salon, notamment à l'international. Un salon qui sera également plus court dans la durée, s'étalant sur deux week-ends au lieu de trois précédemment. De quoi faire potentiellement baisser le coût pour les marques qui veulent y exposer.

Le nouveau logo du Mondial
Le nouveau logo du Mondial © AMC Promotion
Julien Bonnet