Pour Carlos Ghosn, la voiture autonome n'est possible que dans les pays "disciplinés"
Sur le Mondial de l’Auto, la voiture autonome est dans toutes les têtes et dans tous les projets. Elle sera prête en 2020 chez presque tous les constructeurs, c’est-à-dire dans 3 ans, mais ce marché n'est pas vraiment adapté à l'ensemble de la planète.
Interrogé par la presse brésilienne, Carlos Ghosn, patron du groupe Renault-Nissan, n’a pas hésité à soulever une question que beaucoup se posent. La voiture autonome est-elle une solution mondiale pour réduire les accidents de voiture? Pour le dirigeant, c’est non, mais surtout, dans certains cas, elle pourrait aggraver les choses!
"La nuit, au Brésil, personne ne s’arrête au feu rouge"
Selon lui, la voiture autonome ne peut se développer que dans les pays où les conducteurs font preuve de discipline au volant. Le Brésil, pays dont il est natif, et l’Inde n’en font pas partie. "Il faut que les règles de conduite soient respectées, parce que les voitures autonomes les respectent". Il prend en exemple le Brésil où "la nuit, personne ne s’arrête au feu rouge", alors que les voitures autonomes sont programmées pour s’y arrêter. "Si elles sont seules à s'arrêter, imaginez le nombre d'accidents qu'il y aura", a-t-il lancé sur un ton mi-ironique, mi-sérieux.
Et l’Inde? "Les gens ne respectent pas toujours le Code de la route. Certains prennent les ronds-points à l'envers. On ne peut pas mettre de voitures autonomes sur la route dans de telles conditions". Il ne dit rien sur l’Afrique et la Chine, deux régions réputées pour le non-respect des règles de conduite.
En fait, Carlos Ghosn dresse tout simplement le calendrier des pays qui seront les premiers servis. "Elles arriveront d’abord dans les pays où la conduite est très disciplinée comme le Japon, les États-Unis, la France ou l'Allemagne". Quant aux autres pays européens comme la Grèce, l’Espagne, l’Italie ou le Portugal, il n’a rien dit.