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Pollution: les concentrations d'azote en baisse de 54% depuis le début du confinement à Paris

La baisse de la circulation, notamment, a fait chuter les concentrations de dioxyde d'azote dans l'air.

Les concentrations de dioxyde d'azote, aussi appelé NO2, produit principalement par les véhicules et les centrales thermiques, ont chuté de 54% à Paris pendant le confinement, selon des cartes publiées jeudi par l'Agence spatiale européenne. 

Du 13 mars au 13 avril 2020, les concentrations de NO2 ont reculé de 54% dans la capitale française. Cette forte baisse "coïncide avec les mesures de quarantaine strictes mises en place à travers l'Europe", selon un communiqué.

"Cette réduction est remarquable", relève Simonetta Cheli, experte de l'Agence spatiale européenne, où elle est responsable du programme d'observation de la Terre. Le NO2 étant un polluant avec une durée de vie courte, il est un bon indicateur de l'intensité des activités humaines.

"Dans le contexte actuel, il y a moins de trafic, il y a une réduction d'activité en général", explique Simonetta Cheli, invitée ce vendredi de BFMTV.

"La tendance est liée au contexte actuel. Il y a des chances que ça continue dans les prochains jours, jusqu'à la fin du 'lockdown' en France, précise l'experte. On va suivre ça de près avec nos satellites."

Les particules fines toujours présentes

Si la quantité d'azote a largement baissé dans l'air parisien depuis le début du confinement, les particules fines font de la résistance. Même si elles sont en partie produites par le trafic routier, elles sont en effet issues d'autres sources que le dioxyde d'azote, telles que le chauffage, - notamment au bois - plus important depuis que les gens sont confinés chez eux ou encore les épandages agricoles printaniers.

L'absence de vent et les températures élevées dans l'après-midi au mois de mars et en ce début de mois d'avril ne favorisent pas non plus leur disparition.

Airparif, association de surveillance de l'air dans la capitale, a ainsi constaté plusieurs journées au cours desquelles la qualité de l'air était "médiocre", depuis le début du confinement en raison de la persistance des particules fines. Et ce malgré la diminution significative des concentration d'azote à Paris.

Le NO2 diminue aussi dans le reste de l'Europe

Paris n'est pas la seule métropole touchée par la diminution des concentration d'azote, qui ont également baissé de 48% à Madrid, 47% à Milan et 49% à Rome entre le 13 mars et le 13 avril, pendant le confinement, rapporte l'Agence spatiale européenne. Pour faire face à l'épidémie de coronavirus, de nombreux autres pays européens durement touchés ont en effet mis en place des mesures de confinement, comme la France.

L'agence s'est concentrée dans un premier temps sur ces villes grâce à des données satellites "sans nuages et en général avec des impacts climatiques moins importants" que dans d'autres régions qui peuvent avoir un impact sur les mesures de NO2.

Ces cartes s'appuient sur les travaux de l'Institut météorologique royal des Pays-Bas, qui prévoit de publier d'autres données concernant des pays d'Europe du Nord.

"Nous ne sommes pas certains que cela évoluera de la même manière dans les pays du Nord où le confinement a été géré différemment qu'en France, en Espagne et en Italie, indique Simonetta Cheli. Les nuages et la météo peuvent aussi avoir un fort impact sur les mesures."

Selon le dernier rapport de l'Agence européenne de l'environnement sur la qualité de l'air de 2019, le dioxyde d'azote (NO2) est responsable de 68.000 décès prématurés par an dans l'Union européenne, dont 7500 en France. C'est également un gaz entraînant une inflammation importante des voies respiratoires. Sa diminution en période d'épidémie de coronavirus est donc une bonne nouvelle.

Juliette Mitoyen avec AFP