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Plan automobile: ces contreparties que le gouvernement exige de Renault et PSA

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Emmanuel Macron a annoncé ce mardi un plan de soutien à la filière automobile. Mais pour en bénéficier les constructeurs vont devoir produire plus en France.

Un bonus en hausse, une prime à la conversion élargie, en échange de la production d’un million de véhicules propres en France d’ici 2025. C’est la formule du plan de soutien à l’automobile présenté ce mardi par Emmanuel Macron.

Relocalisation

En visite sur le site de l’équipementier Valeo à Etaples (Pas-de-Calais), le Président de la République a mis sur la table 8 milliards d’euros d’aide pour le secteur, mais en exigeant des contreparties.

Cet argent public doit en effet faire de la France un leader de la mobilité électrique. Les constructeurs automobiles se sont ainsi engagés à produire sur le sol français un million de véhicules propres d’ici 2025. De quoi dessiner le monde d’après dont rêve Emmanuel Macron: une industrie plus compétitive, mais aussi plus verte. Le président de la République a ainsi salué le choix de PSA de produire la version 100% électrique de son SUV 3008 à Sochaux en France.

Le cas Renault

Le gouvernement veut qu’après ces aides, les futurs modèles de véhicules électriques et hybrides de Renault et PSA soient produits en France, et non à l’étranger. Pour y parvenir, la filière automobile s’est engagée à réaliser 1 milliard d’euros d’investissements sur le territoire français pour le véhicule électrique.

Avec des exemples très concrets. Ainsi, le futur moteur électrique de Renault sera produit en France dans l’usine de Cléon, spécialisée aujourd’hui dans les moteurs thermiques, et non plus en Chine comme initialement prévu.

L’accent a d’ailleurs clairement été mis sur Renault et sa stratégie dans le véhicule électrique, dont la production sur le sol français devra être triplée d'ici à 2022 et quadruplée d'ici à 2024, a indiqué Emmanuel Macron. Il est vrai que le constructeur négocie actuellement un prêt de 5 milliards d’euros garantis par l’Etat. Renault va rejoindre le consortium franco-allemand des batteries et entrer au capital de cette coentreprise qui ne compte pour le moment que PSA et Total. Le but: concevoir les batteries de demain dans l’Hexagone et en Allemagne, et les produire sur place via 850 millions d’euros d’investissement.

Lors de son discours, Emmanuel Macron a également réclamé des garanties pour les salariés des sites de Maubeuge et Douai. Un demande qui sonne comme une dernière sommation pour valider le prêt garanti par l'Etat et avant l'annonce du plan de restructuration de Renault, ce vendredi.

Pauline Ducamp et Julien Bonnet