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Permis moto: à quoi va ressembler le (tout) nouvel examen 

Le nouvel examen d'obtention du permis moto (A2) devrait entrer en application entre décembre 2019 et janvier 2020.

Le nouvel examen d'obtention du permis moto (A2) devrait entrer en application entre décembre 2019 et janvier 2020. - Thomas Wirth - AFP

D'ici à 2020, le permis moto (A2) sera revu et corrigé. Tout n'est pas encore formalisé, mais Emmanuel Barbe, délégué interministériel de la sécurité routière, et Pascal Wolf, animateur de la commission pédagogique de l'Association pour la formation des motards (AFDM), une organisation proche du mouvement des Motards en colère nous ont dévoilé les grandes lignes du nouvel examen.

Ceux qui ont passé le permis A2 (- de 35 Kw) le savent. Obtenir ce sésame est un exercice difficile qui demande bien plus que le permis auto. Parcours lent, évitement, freinage d’urgence, slalom et questionnaires, tout est fait pour former au mieux les futurs motards afin qu’ils maîtrisent leur machine. Ce permis est en cours de révision et un nouvel examen, préparé en coordination avec la Fédération française des motards en colères (FFMC) sera en place au plus tard au 1erer trimestre 2020. Emmanuel Barbe, délégué interministériel de la sécurité routière, et Pascal Wolf, animateur de la commission pédagogique de l'Association pour la formation des motards (AFDM) un organisme proche de la FMC, ont expliqué à BFM Auto ce qui allait changer.

Jusque-là, l’épreuve se compose trois étapes : le code (le même pour pour le permis auto, B), les épreuves hors circulation, dites plateau (déplacement moteur coupé, vérifications techniques, circuit lent, freinage d’urgence et évitement d’obstacle à allure normale, interrogation orale avec les fameuses 12 fiches à apprendre) et la circulation. Le nouvel examen sera revu de A à Z.

Ce qui changera lors du plateau 

Le code, ou l’épreuve technique générale (ETG), sera entièrement dédié à la moto pour devenir l'épreuve théorique moto (ETM). Les 40 questions, en cours d'élaboration, ne concerneront que les deux roues. Rien de plus normal. Mais si l’on doit passer deux permis (auto et moto), il faudra passer donc les deux codes. Pascal Wolf déplore que les jeunes qui passent à la fois l’auto et la moto soient contraints de "payer deux examens, soit 60 euros au lieu de 30". Ils devront aussi payer des cours et des supports techniques (papier ou en ligne) pour se préparer à ces examens. 

Ce système aura des conséquences directes sur le plateau avec la disparition des 12 fiches dont le contenu sera intégré aux 40 questions du code. De fait, l'examen hors circulation ne durera plus qu'une dizaine de minutes. Mais surtout, il ne sera plus segmenté (parcours lent, freinage d'urgence et évitement). "Les exercices seront les mêmes mais se dérouleront à la suite", nous a expliqué Pascal Wolf qui signale que ce système va contraindre les élèves à bachoter pour mémoriser un parcours long et complexe.

En consolation, il est question de permettre au candidat de pouvoir poser deux fois le pied à terre lors du parcours lent, contre une seule fois actuellement. Mais pour le moment, rien n’est confirmé. "Le but de cette épreuve est de maîtriser sa moto à très faible allure, c’est indispensable", rappelle Emmanuel Barbe.

Prise de virages et airbag

Pour la circulation, les choses vont changer. Les vérifications techniques qui se passaient lors du plateau auront désormais lieu avant la circulation. "C'est plus logique", estime Pascal Wolf. L’épreuve sera donc plus longue. Mais aussi, elle mettra un accent particulier sur la prise des virages. "Les accidents surviennent généralement par beau temps sur route dégagée lorsque le pilote prend confiance et surestime ses capacités jusqu’au moment où il rate un virage qu’il a pris à trop vive allure ou sans visibilité, il va falloir travailler vraiment les trajectoires", prévient le délégué interministériel. Si les motards ne représentent que 2% des usagers de la route, la mortalité est de près de 20% du nombre total de morts selon la sécurité routière.

Sur ce point, Pascal Wolf est raccord avec le représentant de la sécurité routière. "Il faut que les jeunes motards ne confondent pas une trajectoire de sécurité et une trajectoire de vitesse, ce n’est pas la même chose", rappelle le formateur.

Par contre, contrairement à des rumeurs, il n’est pas prévu d’imposer aux motards le port d’un airbag. "C’est la meilleure protection que l’on puisse porter, d’ailleurs elle a été définitivement adoptée par les motards de la police et de la gendarmerie ainsi que dans de nombreuses motos écoles. Nous n’allons pas obliger de s’équiper mais nous continuerons de conseiller de le porter". Après une première campagne de communication en décembre dernier, une nouvelle vient d’être lancée avec l’arrivée des beaux jours, période durant laquelle beaucoup remontent en selle après plusieurs mois d’interruption.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco