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Passage à 80km/h: tout ce qu’il faut savoir

Le changement de limitation de vitesse sur environ 460.000 kilomètres de nationales et départementales intervient ce dimanche 1er juillet.

Le changement de limitation de vitesse sur environ 460.000 kilomètres de nationales et départementales intervient ce dimanche 1er juillet. - AFP

Ce dimanche, la limitation de vitesse sur plus de 400.000 kilomètres de route passera à 80km/h, malgré une contestation ouverte depuis de nombreux mois.

Après des mois de polémique, la limitation de vitesse à 80km/h entre en vigueur ce dimanche. Environ 460.000 kilomètres de route seront ainsi concernés par cette mesure, portée par le Premier ministre Edouard Philippe. Avec cette baisse de la vitesse maximale autorisée, le gouvernement estime pouvoir épargner 400 vies chaque année.

"Baisser la vitesse est une mesure de rupture, car c’est la première cause des accidents corporels. Elle est aussi systématiquement un facteur aggravant", affirmait le 9 janvier dernier le Premier ministre, lors de la présentation de sa nouvelle politique de sécurité routière. Les Français, eux, ne semblent toujours pas convaincus. Selon un sondage CSA pour Allianz, dévoilé cette semaine, 76% des personnes interrogées sont toujours opposées à cette mesure.

>>>Des routes bidirectionnelles sans séparateur central

Le passage à 80km/h concerne 460.000 kilomètres de routes, selon des données du fabricant de GPS Tom-Tom, sur le million et demi de kilomètres de routes en France. Le fabricant d'avertisseurs de radar en compte, lui, plus d'un million au total. Les routes visées sont les routes à double sens sans terre-plein central, ni séparateur, soit principalement des routes nationales et départementales. Cette mesure touche donc plutôt les zones rurales.

Par exemple, aucun kilomètre de chaussée n’est concerné à Paris, quand 4374 kilomètres passeront à 80km/h en Seine-et-Marne. Les 2X2 voies resteront, elles, à la vitesse actuelle, 90 ou 110km/h. Par ailleurs, sur certaines portions de routes qui se dédoublent, la vitesse restera à 90km/h, pour permettre aux véhicules de dépasser.

>>>Comment savoir quelle est la bonne vitesse?

Au 1er juillet dès minuit une, tous les panneaux à 90 présents sur les routes devront être bâchés. Les collectivités locales devront ensuite installer de nouveaux panneaux ‘80’. Cela pourra prendre plusieurs mois, les panneaux comme leur installation seront remboursés ensuite par l’Etat.

Le budget global pour l’arrivée de 11.000 panneaux ‘80’ comme le retrait ou repositionnement de panneaux ‘90’ est estimé par le ministère de l’Intérieur à 12 millions d’euros maximum. A partir du 1er juillet, l’ensemble des véhicules roulera donc à 80 km/h sur ces routes, contre seulement les camions et les jeunes conducteurs actuellement. Par temps de pluie, la vitesse restera à 80 km/h.

>>>Une contestation est-elle possible?

Si après le 1er juillet, vous êtes flashés à 90 au lieu de 80, la contestation risque d’être compliquée. Même en évoquant l’absence de panneaux à 80.

"La signalisation en tant que telle n'est pas obligatoire, même avant un radar, nous rappelait récemment Maître Rémy Josseaume, avocat spécialisé en droit routier. En ville par exemple, il y a rarement des panneaux précisant que la limitation est à 50 km/h, c'est en effet la règle générale qui s'applique hors exception comme les zones 30, où la limite est alors précisée."

Seule la présence d'un panneau à 90 sur une zone à 80 pourrait être valable. En revanche, un GPS pas à jour ne sera pas valable. Le 80 devient ainsi la règle générale. Attention donc aux contrôles automatiques de vitesse. "Au 1er juillet 2018, tous les radars situés sur les routes concernées par le changement de vitesse seront paramétrés à la nouvelle vitesse limite autorisée. Leur mise à jour est effectuée à distance. Aucun nouveau radar n’accompagnera la mise en œuvre de la mesure", précise le gouvernement dans un communiqué.

>>>Une mesure testée pendant 2 ans

Le 12 avril, le président Emmanuel Macron a rappelé que l’efficacité de cette mesure serait évaluée en 2020. "Si ça ne marche pas, on ne continuera pas", avait-il conclu.
Pauline Ducamp