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"On ne peut pas attribuer la baisse du nombre de morts au 80km/h", estime le porte-parole de l'Automobile Club Association

La forte baisse du nombre de morts en 2018 a directement été reliée au passage à 80 km/h sur les routes de France par le Premier ministre. Tout le monde n'est pas de cet avis.

Le Premier ministre a dressé ce lundi matin un bilan flatteur de la sécurité routière l'an dernier. Les 3259 morts enregistrées sur les routes de France métropolitaine en 2018 représentent une baisse de 5,5% par rapport à 2017 et surtout un plus bas historique, a martelé Edouard Philippe, reliant directement cette bonne nouvelle à la limitation de la vitesse à 80km/h sur le réseau national.

Si tout le monde ne peut que se féliciter d'un nombre de morts en baisse, le lien de causalité avec la mesure polémique sur la limitation de vitesse se révèle moins évident, pour des opposants à cette réforme.

Une forte baisse déjà avant le passage à 80

Pour Yves Carra, porte-parole de l'Automobile Club Association, cette baisse du nombre de morts, "on ne peut pas du tout l'attribuer au 80 km/h".

"Parce que déjà, dans les six premiers mois [de 2018], la baisse était déjà très forte, bien avant les 80 km/h. Et puis n'oublions pas aussi, lorsque le 1er juillet on est passé au 80km/h, on a jamais eu autant de flashs sur les routes. Cela prouve bien que même avec une petite faute d'inattention sur la vitesse, des petits excès de moins de 20km/h qui vous font perdre un point, les accidents ont diminué donc c'est plutôt une bonne nouvelle."

L'association 40 Millions d'automobilistes est également très critique sur ce bilan favorable à la réforme des 80 km/h.

"En 2013, alors que les routes secondaires étaient limitées à 90 km/h, la France dénombrait 3 268 tués sur les routes métropolitaines. La baisse à 80 km/h était censée sauver "300 à 400 vies. Pourtant, 5 ans plus tard, on dénombre 3 259 tués en métropole d'après le bilan provisoire de la Sécurité routière présenté ce matin par le Premier ministre", écrit l'association dans un communiqué, renouvelant au passage sa demande au président de la République d'abandon pur et simple de la mesure.
Julien Bonnet