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Nouveau record pour les PV routiers: 2 milliards d'euros encaissés en 2017

Les recettes générées par les amendes pour infractions routières ont augmenté de 9% l'an passé par rapport à 2016. Les radars automatiques contribuent pour moitié à cette manne.

Les infractions des automobilistes ont alimenté les caisses de l'État à un niveau record l'an dernier. Les recettes dégagées en 2017 par les PV routiers ont atteint 1,97 milliard d'euros, avec plus de la moitié en provenance des radars automatiques, à 1,01 milliard d'euros, note le dernier rapport de la Cour des comptes. Cela représente une hausse de 9% par rapport à 2016, avec une progression légèrement plus importante des recettes générées par les radars, en hausse de 10%.

Dans le détail, les recettes des radars sont composées de 824,5 millions d'euros en amendes forfaitaires (+8% par rapport à 2016) et par 188 millions d'euros d'amendes majorées (+18%). Pour les PV "hors contrôle automatisé", on compte 673 millions d'euros d'amendes forfaitaires (+13%) et 291,2 millions d'euros d'amendes majorées (en baisse de 3%).

Avec cette hausse de l'activité des radars et les nouvelles contraventions, en particulier celle "pour non-désignation des conducteurs" visant les véhicules d'entreprises, la Cour des comptes évoque une "forte augmentation des courriers" envoyés par le centre national de traitement de Rennes. Le nombre de lettres pour retrait de points a bondi de 35,5% entre 2016 et 2017. Les lettres de restitution de points s'affichent aussi en forte hausse de 16,5%.

40 radars "totalement détruits"

La Cour se félicite par ailleurs du taux de disponibilité des radars, de 93%. "Aucun pic de vandalisme n’a été constaté, sauf à l’encontre des radars autonomes, qui représentent une minorité des radars installés (environ 6,5 %), dont certains ont été totalement détruits (40 contre 23 en 2016)", note le rapport.

En termes d'impact sur la sécurité routière, ce montant record des recettes des amendes est directement relié à la baisse de la mortalité routière en 2017 (-1,2%). Un effet toutefois relativisé par la hausse du nombre de blessés hospitalisés (+1,8%).

L'affectation des recettes est une fois de plus remise en question par la Cour, qui met en avant "des dépenses sans lien avec la sécurité routière", citant les 438,8 millions d'euros consacrés au désendettement de l'État.

Vers un nouveau record en 2018

Le tour de vis du gouvernement sur la sécurité routière avec les nouvelles mesures annoncées (limitation à 80 km/h, lutte contre le téléphone au volant...) en début d'année et la mise en place de premiers radars privés, devraient contribuer à une nouvelle hausse des recettes en 2018. En fin d'année dernière, le magazine Auto Plus estimait que la baisse de 10km/h de la vitesse sur les routes nationales (avec un peu moins de 1000 radars automatiques concernés) rapporterait 335 millions d'euros par an.

Un gain qui devrait largement compenser les 200 millions d'euros en moins, liées à la dépénalisation du stationnement. Depuis le 1er janvier, les maires peuvent fixer le prix à payer pour se garer sur les espaces dédiés et la verbalisation peut être confiée à des sociétés privés avec des procès verbaux remplacés par des forfaits post-stationnement (FPS).

Julien Bonnet