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Mobilisation générale chez Tesla pour livrer 30.000 Model 3 avant avril

Tesla doit livrer 30.000 Model 3 en 15 jours et fait appel à tous ses salariés.

Tesla doit livrer 30.000 Model 3 en 15 jours et fait appel à tous ses salariés. - Tesla

Afin de boucler ses objectifs avant la fin du premier trimestre, Tesla demande à ses salariés américains, sur la base du volontariat, de donner un coup de main afin de livrer les véhicules. Une nouvelle pratique hors normes de la part du constructeur américain.

Le patron de Tesla, Elon Musk, l'avait prédit il y a quelques mois. Son entreprise allait passer de "l'enfer de la production" à un "enfer logistique". Traduction: après avoir peiné à accélérer les cadences pour assembler sa Model 3, la marque américaine allait éprouver de grandes difficultés à assurer les livraisons de la berline compacte aux centaines de milliers de réservations à travers le monde. 

"Nous avons 30.000 voitures à livrer en 15 jours"

Bien qu'anticipé, ce cauchemar se confirme aujourd'hui, avec de nombreux exemplaires qui attendent leurs futurs propriétaires. Et à cette pression du public s'ajoute celle des investisseurs. A l'approche de la fin du premier trimestre, Tesla doit accélérer le rythme des livraisons pour respecter ses objectifs. 

A tel point qu'un dirigeant important de Tesla a récemment envoyé un mail interne pour inviter les salariés à donner un coup de main dans cette grande opération de distribution, indique un article du Business Insider. Un employé raconte notamment avoir conduit une voiture pendant trois heures pour la livrer avant un client, avant de rentrer en Uber, au frais de Tesla bien sûr.

"Nous avons 30.000 voitures à livrer en 15 jours", écrit Sanjay Shah, vice-président depuis moins d'un an chez Tesla. 

Ambiance "à la cool" ou chantage à l'emploi?

Une pratique très atypique dans l'industrie automobile mais qui est un peu la marque de fabrique de Tesla. Face aux déboires rencontrés pour produire la Model 3, une nouvelle ligne d'assemblage avait par exemple été installée sous une tente dans la cour de l'usine californienne de Fremont (Californie) l'an dernier.

Ce ne serait en tout cas pas la première fois que Tesla fait appel à ses salariés pour assurer les livraisons. En 2012, lors des premières livraisons de la berline Model S, un designer français qui travaillait à l'époque chez le constructeur californien nous avait expliqué avoir participé à une grande opération de distribution. A l'époque, l'enjeu était déjà d'accélérer le rythme des livraisons pour respecter les objectifs. Une expérience étonnante pour ce designer qui l'avait considéré comme relevant de l'esprit start-up. Et des clients ravis de rencontrer quelqu'un directement impliqué dans la conception des véhicules de la marque. 

Dans le dernier exemple cité par le Business Insider, on peut toutefois relativiser cet esprit "à la cool" très Silicon Valley. Un employé de Tesla explique ainsi avoir accepté de participer aux livraisons pour "la sécurité de son emploi et pour l'entreprise". Entre un esprit "corporate" et chantage à l'emploi, la nuance peut sembler fine.

Julien Bonnet