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Malus 2019: les voitures pas chères vont prendre cher

Image d'illustration - Un Dacia Duster, dont le malus passe à 2.300 euros sur son moteur essence 115 chevaux.

Image d'illustration - Un Dacia Duster, dont le malus passe à 2.300 euros sur son moteur essence 115 chevaux. - DACIA

Dacia Sandero, Fiat Tipo ou encore Ford Ka+, ces petits modèles aux prix abordables seront désormais pénalisés par un malus. Sauf à les acheter en diesel.

S’il épingle les grosses cylindrées, le malus 2019 pourrait bien aussi faire mal aux portefeuilles modestes. Cette nouvelle version sanctionnera en effet dès le 1er janvier les modèles les plus abordables du marché automobile français. Comme par exemple la Dacia Sandero, la voiture la plus vendue aux particuliers.

Si cette petite compacte plaît autant aux Français, c'est en raison de son prix d’entrée très abordable: 7.990 euros. Or, l’an prochain, cette version équipée d’un petit moteur essence 1 litres de 75 chevaux sera sanctionnée par un malus de 35 euros. Elle émet en effet 117 grammes de CO2 par kilomètre, soit la limite basse du nouveau malus. "C’est la difficulté sur les motorisations essence, avec une fiscalité qui pénalise les émissions de CO2", explique un porte-parole de Dacia.

La marque propriété de Renault n’est pas la seule concernée. Cette tendance touche également Fiat et sa Tipo ou encore la Ka+. La petite citadine abordable de Ford s'achetait sans malus cette année dans sa version essence 1.2 litre de 85 chevaux. Il faudra, dès 2019, ajouter 35 euros à la facture finale.

Une nouvelle vignette automobile?

"Chaque année, le barème du malus se durcit, ce dispositif ressemble de plus en plus à une sorte de nouvelle vignette qui ne dit pas son nom, explique Flavien Neuvy, président de l’Observatoire Cetelem de l’Automobile. Au départ, ce barème devait s’auto-financer entre malus et bonus, il se resserre de plus en plus. Petit à petit, tous les types de véhicules semblent taxés, sauf les hybrides ou les électriques".

En 2019, ce sont surtout, et en toute logique, les modèles diesel qui semblent favorisés. En effet, les diesel émettent moins de CO2 que les voitures essence. Une Dacia Sandero diesel de 75 ou 95 chevaux n’est soumise à aucun malus. Pour Charles de la Tour d’Auvergne, directeur au sein du cabinet PwC en charge des nouvelles mobilités, cette politique du malus voit à plus long terme.

"La tendance poursuivie est d’inciter les automobilistes à se tourner vers l’hybride ou l’électrique, comme d’autres pays d’Europe du Nord l’ont déjà fait, soit via des incitations positives, soit par un malus fiscal, précise Charles de la Tour d’Auvergne. S’il n’y avait pas eu le dieselgate, où il a perdu la guerre de l’image, le diesel resterait, à date, l’un des vecteurs les plus efficaces pour réduire les émissions de CO2 ".

Les acheteurs de voitures neuves seront tout de même surpris d'être incités, en raison du malus, à acheter du diesel alors que cette motorisation est progressivement bannie des centre-villes et que le gazole est de plus en plus taxé à la pompe pour les inciter à rouler avec des modèles essence, hybride ou électrique.

Pauline Ducamp