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Malgré la crise, les Russes achètent toujours des Porsche

Les ventes de Porsche augmentent en Russie alors que le marché s'effondrent.

Les ventes de Porsche augmentent en Russie alors que le marché s'effondrent. - Porsche AG

Depuis un an et demi, le marché russe est en baisse suite aux sanctions internationales. S’il a baissé de 35% l’année dernière, ce n’est pas la crise pour tout le monde: les ventes de Porsche, de Rolls-Royce ou encore de Lexus grimpent!

C’est l’exception qui confirme la règle. Dans un marché russe en pleine déconfiture, quelques marques de luxe tirent joliment leur épingle du lot: Porsche, Lexus ou encore Rolls-Royce.

Les ventes du constructeur allemand de sportives ont ainsi bondi de 12% en 2015, atteignant 5.290 véhicules vendus, selon des chiffres compilés par l'Association of European Businesses. La progression est plus modeste pour Lexus, +6%, mais la griffe luxe de Toyota dépasse tout de même la barre des 20.000 voitures vendues. Et vu le contexte, personne ne va chipoter! Le reste du marché s’est effondré à moins 35,7% l'an dernier, soit 1,6 million de voitures vendues contre 2,4 millions en 2014. Rolls-Royce voit aussi ses ventes progresser. La marque anglaise a classé la Russie comme son sixième marché en 2015.

Convertir des roubles

Les ventes de voiture de luxe font un étrange écho à la chute du rouble. Une Porsche 911 Carrera S vaut aujourd’hui en Russie 6,6 millions de roubles, soit 77.970 euros. En Allemagne, le même modèle s’écoule à partir de 110.766 euros. Les prix des voitures de luxe se sont, comme le luxe, effondrés et représentent désormais un placement intéressant.

"C'est étonnant à première vue, puisque tout ce qui est importé coûte deux fois plus cher qu'en 2014 à cause de la très forte et rapide dévaluation du rouble, explique Yann Breault, professeur à l'UQAM et chercheur à l'Institut d'études internationales de Montréal dans les colonnes du journal canadien La Presse, Mais en réalité, pour les riches Russes, acheter des biens de luxe est une façon de convertir leurs roubles en actifs qui ne se déprécient pas".

P. Ducamp