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Les voitures électriques encore trop chères pour les Français

Image d'illustration - Le prix reste le premier frein à l'achat pour la voiture électrique.

Image d'illustration - Le prix reste le premier frein à l'achat pour la voiture électrique. - Frederic J. BROWN / AFP

Selon la dernière étude de l’Observatoire Cetelem de l’automobile, le prix reste encore le premier frein au développement de la voiture électrique.

Elle sera à l’honneur pendant deux semaines au Mondial de l’Automobile de Paris. Et pourtant, la voiture électrique peine toujours à trouver des consommateurs en grand nombre. Si l’arrivée de toute une offre de SUV zéro émission pourrait la rendre un peu plus attrayante aux yeux du public, la dernière étude de l’Observatoire Cetelem de l’automobile pointe la question du prix comme premier frein à l’achat d’une voiture électrique. 

"L’impression de payer plus cher pour moins bien"

"Le véhicule électrique est perçu comme une voiture plus chère à l'achat que son équivalent thermique pour 86% des automobilistes dans le monde et 91% des Français", relève l'étude.

"Si à l’usage, les usagers de la voiture électrique feront des économies, par rapport aux coûts d’une voiture thermique, surtout avec la hausse des prix à la pompe, elle reste plus chère à l’achat, nous explique Flavien Neuvy, président de l’Observatoire. De plus, seulement 13% des Français veulent bien acheter une voiture qui offrira moins de 300 kilomètres d’autonomie. Les consommateurs ont donc l’impression de payer plus cher pour moins bien".

Une perception que confirme une autre étude produite par Kantar pour AramisAuto la semaine dernière. 61% des personnes interrogées trouvent la voiture électrique trop chère.

L'exemple de la Norvège

Les véhicules 100% électriques représentent environ 0,9% des immatriculations dans le monde, 1% en Europe et 1,3% en France. L’Observatoire Cetelem prévoit dans ces conditions 3% des ventes d’ici à 2020 en France.

"Les pouvoirs publics norvégiens ont réalisé d’importants efforts, en supprimant la TVA, en facilitant les immatriculations pour les voitures électriques. Résultat: ils en vendent 20 fois plus que nous", poursuit Flavien Neuvy.

Même avec ce généreux schéma de subventions, la Norvège semble avoir atteint un plafond d’immatriculations, à plus de 20% des ventes de voitures électriques, si l’on en croit Flavien Neuvy. "Cela semble une sorte de maximum, puisque tous les avantages liés à l’électrique: rouler dans les couloirs de bus, se recharger facilement, ont disparu. Les automobilistes norvégiens font désormais la queue aux bornes de recharge", poursuit-il.

Plus d'autonomie

L’arrivée de la nouvelle génération de voitures électriques pourraient lever un second frein à l’achat d’une voiture électrique: l’autonomie. Avec une Renault Zoé ou un Hyundai Kona à 300 kilomètres d’autonomie réelle, la peur de tomber en rade de batterie semble de plus en plus écartée. Les premières voitures électriques arrivent également en occasion. La durée du vie du véhicule reste cependant une véritable inconnue, en particulier sur la qualité de la batterie.

Cependant, en septembre 2018, l’automobiliste français se tournera plus volontiers vers une voiture essence. Elles sont "perçues comme faciles d’utilisation (59%), fiables (54%), performantes (53%), agréables à conduire (52%) et proposent un confort de conduite (51%)", précise l’étude d’Aramis Auto.

Pauline Ducamp