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Les stations-service en rupture principalement à cause des pleins de précaution

Si les blocages de dépôts pétroliers dans l'Ouest de la France compliquent la livraison des stations, les carburants sont avant tout en rupture à cause des pleins de précaution, un classique des phénomènes de pénurie, indiquent les professionnels de la distribution des produits pétroliers.

Combien de stations-service en rupture partielle ou totale? C'est la question que tout le monde se pose depuis les premiers blocages de dépôts pétroliers par des professionnels du BTP en fin de semaine dernière. Près de 800 ce mardi matin à 9h, indique le site Pénurie Mon Essence qui se base sur les signalements des utilisateurs de l'application Essence&Co, avec 410 stations en rupture totale et 389 en rupture partielle. Un phénomène qui se concentre à l'Ouest de la France, où trois dépôts restent encore bloqués, mais qui gagne peu à peu le reste du territoire.

"Je récuse les informations des applications qui ne tiennent pas compte des livraisons de manière suffisamment réactive: si un utilisateur signale une rupture de stock juste avant le passage du camion de livraison, il peut s'écouler plusieurs heures avant que la station n'apparaisse plus en rupture. Parfois les prix ne sont pas mis à jour pendant 10 jours sur ce type d'applications", indique Francis Pousse, président des distributeurs de carburant au sein du CNPA (conseil national des professions de l'automobile).

Encore trop de pleins de précaution

Pour contrer ce phénomène, le CNPA réalise un sondage deux fois par jour, à 10h auprès des 6000 stations-service hors grande distribution (11.000 stations au total en France environ). Si ces chiffres ne sont pas communiqués publiquement, il y avait d'après Francis Pousse seulement une centaine de stations-service en rupture partielle ou totale ce lundi. Une situation logique avec certaines stations qui ont vu leur fréquentation multipliée par deux ou trois le week-end dernier et qui ne sont pas livrées en carburants du samedi matin au dimanche soir. 

"Hier, il y avait encore de nombreux pleins de précaution. On le constate notamment avec des stations en rupture dans le Sud de la France, qui n'est pas concerné par les blocages de dépôts", poursuit Francis Pousse.

Pour lui, l'effet psychologique de la grande grève du 5 décembre joue aussi un rôle important, alors même que le mouvement social ne devrait a priori pas avoir de conséquences sur l'approvisionnement des stations.

Le carburant, une ressource essentielle pour de nombreux français

Du côté de l'application Essence&Co, les utilisateurs sont invités à signaler les stations en rupture mais aussi le retour d'un carburant signalé comme manquant.

L'inquiétude des automobilistes reste toutefois compréhensible avec l'importance de la voiture pour de nombreux Français. Parmi ceux qui vivent dans des villes de moins de 20.000 habitants, près de 7 sur 10 disent ne pas pouvoir s'en passer au quotidien. L'absence d'alternative provoque ainsi une certaine panique en cas de risque de pénurie de carburant, avéré ou non.

Julien Bonnet