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Les radars tourelles, déjà la cible de dégradations

Ces radars nouvelle génération sont actuellement déployés sur le territoire, pour remplacer notamment les cabines dégradées suite à la crise des gilets jaunes. Mais ces radars tourelles ont eux aussi déjà été la cible d’actes de vandalisme.

A peine déployés, déjà dégradés. L’arrivée des nouveaux radars tourelles, sur le bord des routes françaises, ne passe pas inaperçue. Huit mâts abîmés dans le département de l’Aude début août, deux autres dans l’Hérault quelques jours plus tard. Deux nouvelles tourelles ont aussi été mises hors service en Seine-et-Marne le 2 août, avant un nouvel incident en début de semaine en Savoie. Et la liste s’est égrainée tout l’été dans la presse régionale.

Des radars installés en hauteur

Ces nouveaux radars semblaient pourtant plus solides. Perchés en haut d’un mât de 4 mètres, ils paraissaient plus difficiles à atteindre que les cabines qui ont fleuri depuis 2003 sur tout le territoire français.

"Le radar en lui-même est mieux protégé dans le sens où il est beaucoup plus haut perché que les autres systèmes. Le souci, c’est que le mât qui était censé être plus solide ne résiste pas forcément plus", expliquait ce mercredi à nos confrères de RMC Pascal Pennec, rédacteur en chef adjoint du magazine AutoPlus.

Ces nouveaux radars se distinguent en effet par leur forme. Le boitier de mesure est installé en haut d’un mât, qui dépasse les quatre mètres. Au-delà de son design, ce sont surtout ses performances qui ont entraîné le choix de ce modèle. Il peut en effet relever plusieurs infractions, comme l’usage du téléphone au volant, ou l’absence du port de ceinture. Pour le moment, les nouvelles tourelles ne sanctionnent que la vitesse et le franchissement. Mais des tests sont en cours pour pouvoir contrôler prochainement ces nouvelles infractions.

L’autre nouveauté avec ces radars, c’est la stratégie du leurre. Certains mâts seront vides, d'autres porteront un radar, mais les automobilistes ne sauront donc pas depuis quel mât le radar flashe réellement les véhicules.

Un déploiement accéléré suite à la crise des gilets jaunes

Le ministère de l’Intérieur a installé une centaine de radars tourelles ces derniers mois, mais n’a pas communiqué sur le nombre total de nouvelles cabines installées cette année. Une chose est sûre, la crise des gilets jaunes a bouleversé les plans initiaux de déploiement.

"Les événements [liés à la crise des gilets jaunes, ndlr] nous ont poussé à accélérer le mouvement, et à déployer ces nouveaux radars", explique sur RMC David Julliard, adjoint au délégué interministériel à la sécurité routière.

Le ministère n’a pas communiqué non plus sur le coût de l’installation des nouvelles cabines, "quelques dizaines de milliers d’euros", selon David Julliard, ni sur celui des dégradations des nouvelles tourelles. Suite à la crise des gilets jaunes, début mars, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner estimait que 75% des radars avaient subi des dommages.

Pauline Ducamp