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Les prix à la pompe ont baissé de près de 10 centimes depuis janvier

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Les prix du gazole et du sans-plomb 95-E10 ont fortement reculé à la pompe depuis janvier, suivant la baisse des cours du pétrole ces dernières semaines dans le sillage de l’épidémie de coronavirus.

Huit centimes de moins sur le litre de sans-plomb 95-E10, douze centimes de moins sur celui de gazole. Depuis le début de l’année, les prix du carburant à la pompe ont fortement baissé suite à l’épidémie de coronavirus, si l’on regarde les chiffres moyens publiés chaque semaine par le ministère de la Transition écologique et solidaire.

Bientôt le retour du gazole à 99 centimes?

La semaine dernière, la baisse s’est encore accélérée. Le litre de gazole se négociait alors trois centimes de moins en moyenne dans l’Hexagone que la semaine précédente, selon les derniers chiffres publiés ce lundi. Le gazole se vendait ainsi en moyenne 1,3613 euro le litre. Or, ce carburant représente 77% de la consommation de carburant routier en France selon l’UFIP (Union française des industries pétrolières). Sur la période récente, il faut remonter à décembre 2017 pour trouver des prix aussi bas. Le litre de gazole était alors vendu à 1,2866 euro, soit 8 centimes de moins qu’actuellement.

Les prix sont cependant encore loin du plus bas de décembre 2015, où le litre de gazole était passé sous la barre de 1 euro, à 99,35 centimes le litre. C’était avant un nouvel alourdissement de la fiscalité sur les carburants début 2016, avec la taxe carbone et la fin de l’avantage fiscal sur le diesel.

"Le gazole à 99 centimes, ce n’est pas pour tout de suite, tempère Francis Pousse, président en charge des stations-services au Comité National des Professionnels de l’Automobile (CNPA). Depuis 2014, à prix du baril égal, à parité euro/dollar égale, le litre de gazole est 14 centimes plus cher, et ce sont 14 centimes de taxes".

Les experts de l’UFIP ne croient pas non plus à un retour d’un litre de gazole à 99 centimes.

"Sur un litre de gazole, l’automobiliste paye aujourd’hui 85 centimes de taxe, rappelle un expert de l'industrie pétrolière. Cela voudrait dire que le produit ne vaudrait que 14 centimes. Dans ce cas, toute l’économie se serait alors effondrée".

17 centimes de moins qu’en octobre 2018 

Les économies réalisées par les automobilistes depuis le début de l’année restent cependant substantielles. Sur une Renault Clio IV 1,5 dCi Limited, dont le réservoir peut embarquer 45 litres de gazole, un plein complet coûtait début janvier 67,08 euros contre 61,25 euros la semaine dernière.

Les prix actuels tranchent avec les périodes de forte hausse à la pompe en 2018, suivant celles des marchés et de la taxe carbone pour aligner les prix du diesel et de l’essence. Début octobre 2018, le litre de gazole était ainsi 17 centimes plus cher qu’aujourd’hui, à 1,5331 euro le litre en moyenne. Sur la même période, le sans-plomb 95-E10 était aussi plus cher de 11 centimes. Cette hausse continue faisait partie des facteurs qui avaient alors déclenché le mouvement des gilets jaunes.

L'année 2019 avait été marquée par des prix élevés, mais finalement assez stables. "Deux phénomènes inverses se compensaient alors, nous explique notre expert du secteur pétrolier. La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis a eu tendance à faire chuter les prix du baril, alors que les tensions géopolitiques au Moyen-Orient les faisaient remonter".

Le sans-plomb 95-E10 également en baisse

L’essence a aussi fortement baissé depuis le début de l’année. Le litre de sans-plomb 95-E10 était commercialisé en moyenne 1,4383 euro le litre en moyenne, alors qu’il était à presque 1,53 euro début janvier. L’essence subit cependant des variations moins importantes que le gazole. Le litre est ainsi rarement passé sous la barre des 1,40 euro, même en décembre 2017. Le sans-plomb 95-E10 était alors commercialisé à 1,3870 euro le litre.

Cette baisse va-t-elle durer? "L’irrationalité domine en ce moment", résume Francis Pousse. Après avoir fortement chuté ce lundi, le cours du baril remontait doucement ce mardi.

Pauline Ducamp