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Les lingeries Chantelle vont fabriquer un million de masques destinés aux garagistes, dépanneurs et pompistes

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Le Conseil national des professions de l’automobile a annoncé la commande d'un million de masques pour équiper les professionnels du secteur. C'est le groupe français de lingerie féminine Chantelle qui les fournira.

La crise sanitaire actuelle peut donner lieu à des rencontres inattendues. Ce vendredi, le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) a annoncé une commande d'un million de masques auprès d'un spécialiste français de la lingerie, le groupe CL, pour Chantelle Lingerie.

"La commande de ces masques permettra de couvrir les besoins en équipements des 500.000 actifs et 142.000 entreprises de la branche, à raison de 2 masques par salarié", précise le communiqué du CNPA.

Il s'agit de masques professionnels non sanitaires, "testés et approuvés par la DGA (Direction Générale de l'Armement, notamment pour les usages de Catégorie 1, à destination des professionnels en contact régulier avec le public".

Ces masques sont en textile, lavables et réutilisables, fabriqués dans les usines du groupe CL. Le groupe Chantelle fait partie du "Comité Stratégique de la filière Mode et Luxe", nommé par le Ministère de l’Economie pour coordonner la filière textile et fabriquer des masques de protection à destination des entreprises de secteurs essentiels à l’économie du pays.

Effort collectif

Pour assurer la distribution de ces masques aux entreprises des services de l’automobile sur l'ensemble du territoire, le CNPA va s'appuyer sur le réseau Autodistribution, spécialiste de la distribution de pièces détachées automobiles. 

La livraison de masques débutera la première semaine de mai, par 150 000 masques, et se poursuivra pendant sept semaines, à peu près au même rythme.

Reprise progressive de l'activité

Dans la matinée, la filière automobile avait appelé à une reprise progressive de l'activité avec l'aide des pouvoirs publics, la qualifiant "d'urgence vitale" face à la crise dans ce secteur.

Lors d'une réunion avec la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, le président de PFA (Plate-Forme Automobile) Luc Chatel a souligné que "pour le secteur automobile, gagner la bataille du redémarrage de l’appareil industriel constituait désormais en enjeu d’intérêt national et supposait un engagement fort des pouvoirs publics".

Plusieurs réunions ont déjà eu lieu entre PFA, qui représente les principaux acteurs du secteur, et les pouvoirs publics depuis l'instauration des mesures de confinement pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

"Cette crise sans précédent survient, en effet, alors que le secteur automobile, confronté à des transformations historiques, fait face, depuis fin 2019-début 2020, à un retournement de cycle, avec une baisse du marché mondial de l’ordre de -5 à -6% en 2019", rappelle-t-on de même source, soulignant que le taux d'activité dans le secteur en France ne dépasse actuellement pas 15%.

Luc Chatel souligne qu'il s’agit désormais de "créer progressivement les conditions du redémarrage à travers les autorisations de circulation des véhicules de transport indispensables pour la logistique, y compris au niveau des frontières des différents pays européens". Il convient aussi d'autoriser la reprise des "livraisons de véhicules dès que la situation le permettra, puis, dans un second temps, de rouvrir les concessions dans le cadre des exigences sanitaires qui s'imposent". 

"Au moment où l’industrie allemande accélère, en phase avec son gouvernement, la préparation du redémarrage rapide aussi bien de son appareil de production que de ses activités de vente, personne ne peut imaginer une reprise en ordre dispersé en Europe et, partant, l’industrie française prendre un retard lourd de conséquences."
Julien Bonnet avec AFP