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Les Expressions de l’Auto: d’où vient "en voiture Simone"?

Chaque semaine, BFM Auto décrypte une expression venue du monde de l’automobile. Qui est donc cette Simone qui nous invite au voyage?

"En voiture Simone", cette expression est passée depuis plus d’un demi-siècle dans le langage courant. Pas "en voiture Germaine", ni "en voiture Marguerite", mais "en voiture Simone". Qui est donc cette femme grâce à laquelle nous sommes invités à embarquer pour l’aventure, réelle ou métaphorique? Ou plus prosaïquement, à prendre nos affaires pour partir.

Cette expression fait référence à Simone de Pinet de Borde des Forest, l’une des premières femmes à avoir obtenu le permis de conduire, à l’âge de 19 ans en 1929. Mais surtout l’une des premières pilotes automobiles françaises. Pendant près de trente ans, elle a participé et remporté de nombreuses courses, ce qui en fait une figure des débuts du sport automobile.

"C'était une pionnière et une aventurière, explique Mathieu Flonneau, historien des mobilités et de l'automobilisme. Elle est une conductrice emblématique de la prise du volant par les femmes. Ses performances ont été les premières féminines à des raids internationaux. Elle a permis une féminisation des exploits qui étaient jusqu'alors masculins".

"À l'époque, c'était exceptionnel, les femmes ne comptaient pas pour grand-chose, acquiesce Georges Planelles, auteur des 1001 expressions préférées des Français. Elle deviendra aviatrice puis sera la première femme à créer une auto-école". D’où l’expression "en voiture Simone".

Une seconde Simone continue alors de faire vivre la première dans la langue française. Au début des années 60, lors d’un épisode du jeu Intervilles, le présentateur Guy Lux reprend l’expression déjà utilisée dans les années 40 et 50 en s’adressant à la présentatrice Simone Garnier. De quoi populariser définitivement cette expression, dans sa version raccourcie. Elle était à l'origine plus longue: "En voiture Simone, c’est moi qui conduis, c’est toi qui klaxonnes !" Ce qui laisse supposer que ce n’est pas Simone qui conduit… un brin ironique et misogyne?

Julien Bonnet, avec Essia Lakhoua, Arinieva Kaloina Razanamasy et Pauline Ducamp