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Les cyclistes représentent désormais 5% de la mortalité routière

Les accidents de la route ont fait globalement moins de morts en 2018, sauf pour les cyclistes

Les accidents de la route ont fait globalement moins de morts en 2018, sauf pour les cyclistes - François Guillot - AFP

En 2018, 175 cyclistes ont été tués dans un accident de la route. Ce chiffre est stable par rapport à 2017 (+2 tués). La mortalité est en augmentation depuis 2015 (149 tués). Ces chiffres pourraient relancer le débat hautement sensible du port du casque.

Le bilan est lourd pour les cyclistes. En 2018, il y a eu en France 4805 accidents impliquant un vélo. Ils ont causé 4328 blessés et 175 tués. Entre 2000 et 2010, le nombre de morts à vélo avait baissé de 6%. Depuis 2010, il a augmenté de 2,2%. Les cyclistes représentent désormais 5% de la mortalité routière; selon le rapport 2018 publié par l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).

Contrairement aux deux roues motorisés (moto et scooters) les principales victimes ne sont pas les 18/34 ans, mais des personnes plus âgées et principalement des hommes. "En 2018, la classe d’âge des 65 ans ou plus (20 % de la population) représente 41 % de la mortalité cycliste alors que sa part dans la mortalité générale, tous usagers confondus, est de 26 %", constate le rapport.

Les accidents mortels ont lieu en majorité hors agglomération et dans une pratique de loisir (61%). Un accident sur cinq a lieu sur un trajet domcile-travail. "Le risque pour un cycliste d’être tué par heure passée dans la circulation est trois fois plus élevé que pour un automobiliste mais dix fois moins que pour un usager de deux-roues motorisé", signale l'ONISR. Le casque pourrait permettre de limiter la gravité des blessures en cas de choc, mais, selon le rapport de l'ONISR, environ un cycliste sur quatre porte un casque en agglomération.

Accident bicyclette
Accident bicyclette © ONISR

Pourtant, son efficacité est avérée. Un casque divise par deux les risques de fractures du crâne en cas de chute sur une portière qui s’ouvre, et par trois en cas de choc latéral par une voiture à 45 km/h. 

Une opposition ferme à l'obligation du casque

Malgré cela, le casque, s'il est conseillé, n'a jamais pu devenir un équipement obligatoire à vélo, même depuis le développement de modèles électriques qui atteignent des vitesses supérieure à 25 km/h. Des associations de cyclistes se sont même ouvertement opposées à une obligation. "Les raisons sont mixtes: certaines personnes ne veulent tout simplement pas s'embêter avec un casque. Pour d'autres, les lois sur le port du casque renforcent l'idée que le vélo n'est pas un moyen pour se déplacer au quotidien, mais plutôt une activité spécialisée nécessitant un équipement spécial de sécurité", explique-ton sur le site Weelz.

A plusieurs reprises, des députés ont tenté de faire passer une réglementation soutenue par la Sécurité routière. La réplique a été sans détour: "Nos députés sont-ils téléguidés par des enjeux financiers, au profit de ces pauvres assureurs, qui en ont marre de casquer pour couvrir les frais engendrés par les accidents des cyclistes et autres utilisateurs d'EDP [Engins de Déplacement Personnel, NDLR]?".

La législation n'a pu évoluer qu'en 2017 pour protéger les moins de 12 ans. Un décret oblige conducteurs et passagers de moins de douze ans à porter "en circulation un casque attaché et conforme à la réglementation relative aux équipements de protection individuelle". Pour les autres, chacun fait comme il veut.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco