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Les auto-écoles peuvent finalement rouvrir ce mercredi

Après avoir ouvert lundi, puis du fermer leurs portes hier, les auto-écoles sont bien autorisées à rouvrir ce mercredi 13 mai.

Après un calage au démarrage, la réouverture des auto-écoles est sur la bonne voie ce mercredi 13 mai. Hier en fin de journée, un arbitrage a finalement été rendu pour autoriser la réouverture des 12.000 écoles de conduite françaises.

"Nous avons été entendus, c’est l’essentiel", résume Frédéric Martinez, directeur du réseau ECF (Ecoles de Conduite Française). "C’est une très bonne nouvelle", confie de son côté au Figaro le Comité National des Professionnels de l'Automobile. Patrice Bessone, son président en charge de l’éducation routière était monté au créneau après le couac du début de semaine.

Un imbroglio juridique depuis lundi

Alors que de nombreuses auto-écoles avaient prévu de rouvrir lundi avec un processus sanitaire adapté, une réouverture confirmée par le ministère de tutelle des auto-écoles, le ministère de l’Intérieur, les professionnels ont découvert en cours de journée que le décret n° 2020-545 du 11 mai 2020 "prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire", paru le matin même, ne les autorisait en fait pas à ouvrir les 11 et 12 mai.

Indignation des professionnels, qui depuis lundi matin avaient rappelé leurs élèves, calé les premiers plannings de cours, dont certains sont prévus dès le mardi dans certaines moto-écoles.

"Un coup de froid", comme le qualifie Patrice Bessone. Coup de froid devenu brouillard mardi matin.

Un nouveau texte de loi reprend les termes du premier, mais cette fois sans donner de date de réouverture.

"Nous avons la pression des élèves, les incertitudes juridiques et toujours pas de dates d’examens car les protocoles sanitaires pour les inspecteurs ne sont toujours pas validés par le ministère, s’inquiète sur France 3 Bourgogne Franche-Comté Pascal Munier, vice-président du CNPA en Côte-d’Or et gérant d’une auto-école à Dijon. C’est le chaos, le cirque, c’est n’importe quoi, s’insurge Pascal Munier. Je ne sais pas s’ils se rendent compte! C’est un million de candidats au permis de conduire par an en France!".

Après une journée d’aller-retours avec les représentants du gouvernement, les professionnels de la conduite semblent avoir finalement obtenu gain de cause: les auto-écoles sont autorisées à rouvrir ce mercredi matin après arbitrage. Reste que ce matin, au Journal Officiel, aucun texte ne semble soutenir cette réouverture, il devrait être publié dans les prochains jours. 

"S'il y a eu un chamboulement, ça c'est fait assez rapidement. Je me dis que ça se termine bien, on va reprendre, certains ont moins de chance que nous, comme les restaurateurs ou les gens du spectacle qui sont encore sur le tapis", résume sur France Bleu Thierry Donzel, le président du CNPA 21, dirigeant d'une auto-école à Nuits-Saint-Georges.

Masques, gants, désinfection des véhicules

Pour les professionnels, rouvrir apparait comme une question de survie. "La trésorerie de nombreuses auto-écoles est basse depuis plusieurs années, le covid-19 et le confinement ont encore aggravé la situation avec aucune rentrée d’argent", nous expliquait déjà le mois dernier en plein confinement Patrice Bessone.

Dans l’attente de la publication de leur fiche métier, les professionnels du CNPA, de l’Union nationale des indépendants de la conduite, des différents réseaux comme les ECF, ont mis en place des protocoles sanitaires très stricts pour assurer les cours de conduite: masques obligatoires pour l’élève et le moniteur, qui dans certains cas pourrait porter une visière, aération du véhicule et désinfection.

Reste maintenant à officialiser le calendrier de reprise des examens du permis de conduire et le processus sanitaire à mettre en place, notamment pour l’examen pratique de la conduite pour le permis B. Les candidats ne devraient pas pouvoir se présenter avant début juin.

Pauline Ducamp