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Les Allemands opposés à une prime à l'achat pour relancer l'automobile

Les Allemands rejettent l'idée d'une prime à l'achat sur les voitures neuves.

Les Allemands rejettent l'idée d'une prime à l'achat sur les voitures neuves. - TOBIAS SCHWARZ / AFP

Un récent sondage indique que 63% des Allemands rejettent l'idée d'une prime à l'achat de voitures neuves pour soutenir la relance du secteur automobile.

Même les Allemands ne veulent pas d'une prime à l'achat de voitures neuves. Un récent sondage pour la chaîne de télévision publique ARD indique en effet que 63% de nos voisins d'outre-Rhin ne souhaitent pas voir la mise en place de ce type de mesures pour soutenir les constructeurs automobiles. 

Une prime "verte" n'attire pas non plus les Allemands

L'enquête a été menée entre les 4 et 6 mai derniers, au moment où des représentants des principaux groupes allemands, Volkswagen, Daimler et BMW, rencontraient des membres du gouvernement d'Angela Merkel pour réclamer une prime fédérale de 4000 euros sur l'achat d'une voiture neuve, précise un article d'Automotive News. La décision sur la mise en place ou non d'un tel dispositif avait été finalement repoussée au mois de juin.

Ce sondage montre donc que les Allemands rejettent cette idée d'une prime à la casse massive ou d'une subvention importante pour soutenir la consommation et indirectement le secteur automobile allemand, très important en termes d'emplois et durement touché par l'épidémie de coronavirus.

Autres chiffres significatifs: seulement 12% soutiennent cette mise en place d'une prime à l'achat de voitures neuves tous modèles confondus et 22% souhaiteraient qu'elle ne se concentre que sur les véhicules les moins émetteurs de CO2.

Quelle(s) aide(s) en France?

En France, où le marché automobile a également fortement souffert de la crise sanitaire et du confinement, le débat bat aussi son plein sur cette question. 

Ce lundi sur BFM Business, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a conditionné la mise en place d'un mécanisme de soutien à une relocalisation de la production.

"Nous sommes prêts à vous aider, nous sommes prêts à améliorer par exemple les primes à la conversion, nous sommes prêts à regarder ce qui peut améliorer votre compétitivité sur le site de production français, la contrepartie ça doit être quelle relocalisation est-ce que vous envisagez", a déclaré Bruno Le Maire.

Plus surprenant, le même jour, c'est le patron de la marque Peugeot (groupe PSA) qui a exprimé son opposition à un mécanisme global de soutien, comme ce fut le cas en 2008 avec la prime à la casse, sans toutefois remettre en cause les subventions actuelles pour accompagner la transition du parc automobile français, comme la prime à la conversion.

"Nous ne sommes pas particulièrement demandeurs de mesures qui conduiraient à tordre le marché dans un sens, qui à la fin seraient néfastes pour l'industrie à moyen terme", a-t-il confié.

Dans une lettre envoyé à plusieurs ministères, le député ex-LaREM du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin avait proposé plusieurs solutions pour concilier relance de l'automobile et respect des impératifs environnementaux.

En France, comme en Allemagne, cette question d'une prime à l'achat, plus ou moins globale, devrait être tranchée au cours du mois de juin. 

Julien Bonnet