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Les 10 points chauds du circuit des 24 Heures du Mans

Les 24 Heures du Mans, c'est ce week-end. Une course mythique et un tracé long de 13,5 km que nous avons parcouru et décrypté avec des pilotes et Fabrice Bourrigaud, directeur du pôle Esprit Le Mans, le musée de l'épreuve mythique.

Depuis 1923, les 24 Heures du Mans affolent les compteurs en attirant des centaines de milliers de spectateurs pour assister à l'un des spectacles automobiles les plus incroyables au monde. Pour cette édition 2017, Toyota part favori dans la catégorie-reine, les prototypes les plus aboutis LMP1, mais dans une course habituée aux rebondissements, rien n'est acquis. 

Son originalité principale et ce qui le rend mythique: il raccorde des portions de routes ouvertes le reste de l’année au circuit permanent, le circuit Bugatti d'environ 4 km. Dans sa configuration pour les 24 Heures, et avec 13,629 km exactement, le circuit du Mans est un des plus longs du monde. Il a évolué à de nombreuses reprises, avec un tracé qui faisait plus de 17 km à ses débuts. C'est parti pour un tour historique de ce circuit mythique, dont le tracé actuel remonte à 2007.

1 - Sur la ligne de départ
A 15 heures, le départ de la course se déroule au niveau des tribunes principales, avec les stands sur la droite. "On dit souvent que la course se gagne sur la piste, mais elle se perd dans les stands, et c'est vrai statistiquement: le vainqueur est celui qui a passé le moins de temps dans les stands", souligne Fabrice Bourrigaud, directeur du pôle Esprit Le Mans.

En 2016, l’équipe Toyota a vécu un véritable drame en voyant son prototype en tête tout le long de la course s’immobiliser suite à une panne juste devant ses stands et alors qu’elle amorçait son dernier tour vers une victoire quasi-certaine. Porsche avait alors raflé la mise. Auparavant, les pilotes partaient en effectuant un démarrage type "Le Mans" en courant vers leurs véhicules.

"Jackie Ickx trouvait cette pratique un peu ringarde et, sur l'édition 1969, il s'est dirigé vers son véhicule en marchant, rappelle Fabrice Bourrigaud. Parti dernier, il a finalement remporté la course et le départ type Le Mans a donc été abandonné dès l'année suivante". 

2 - Dans la courbe Dunlop
Cette courbe, avec une chicane, porte le nom donné à la passerelle qui permet de traverser le circuit depuis 1932, soit neuf ans après la première édition.

"C’est la tour Eiffel des 24 Heures du Mans, en tant que monument emblématique et directement associé à cette course", souligne Fabrice Berrigaud.

A la sortie de la courbe Dunlop, les pilotes prêts pour le barbecue.
A la sortie de la courbe Dunlop, les pilotes prêts pour le barbecue. © AFP

3 - Un petit barbecue au S de la forêt
C’est une partie très populaire où se trouve la zone de concert et une partie de la fête foraine.

"C’est ici que certains pilotes racontent qu’ils sentent réellement l’ambiance… au sens propre, avec les fumets de la viande en train de griller sur les barbecues! décrit Fabrice Bourrigaud Ce qu'avait notamment fait remarquer le pilote italien Emmauele Pirro, cinq fois vainqueurs entre 2000 et 2007".

4 - A la sortie du Tertre rouge
Ce virage porte le nom du lieu-dit où il est installé. Il marque l’entrée de la ligne droite mythique des Hunaudières et se révèle donc décisif.

"Sa sortie de virage va commander sa vitesse d'entrée dans cette ligne droite et il est donc techniquement important d'avoir sa voiture bien lancée", indique Fabrice Bourrigaud.

5 - A 340km/h dans la ligne droite des Hunaudières
C'est sans aucun doute la partie la plus célèbre du circuit. Une très longue ligne droite de 5,5 km, entrecoupée de deux chicanes depuis 1990. Avant cet aménagement, un pilote avait atteint la vitesse folle de 405 km/h en 1988. C’est toujours ici que les véhicules engagés atteignent leur vitesse de pointe avec environ 340 km/h avant la première chicane.

Pour Fabrice Bourrigaud, "c’est une zone sans public ce qui contribue à faire marcher l’imaginaire". C’est le lieu de passe d’armes célèbre entre pilotes et des malheureuses Mercedes CLR, qui s’y sont envolés à trois reprises en 1999.

6 - Mulsanne, le Cap Horn des 24 Heures
Un des virages les plus lents du circuit et qui marque la fin de la longue ligne droite des Hunaudières.

"C'est un peu le cap Horn pour les pilotes, une étape décisive de la course. Et il a eu son importance dans l'histoire car, à l'intérieur du virage, il y avait ce qu'on appelle une banquette de panneautage: avant d'arriver au système radio pour assurer la communication entre l'équipe dans les stands et le pilote dans la voiture, c'est ici que des panneaux étaient brandis avec des messages à destination des pilotes comme 'arrête toi aux stands, tu as tant de retard par rapport au véhicule devant'", note Fabrice Bourrigaud.

7 - L'American Spirit d'Indianapolis
Le Mulsanne est suivi d’une longue courbe qui débouche sur le virage d’Indianapolis: c'est un virage à gauche assez serré, mais avec un léger dévers qui rappelle le célèbre circuit américain d’Indianapolis.

Anecdote glissée par Fabrice Bourrigaud: "Traditionnellement, ce sont des commissaires de course américains qui officient dans ce virage et ce sont des Britanniques à Mulsanne. Il faut rappeler qu'il y a au total 1700 commissaires qui se relaient sur les 24 Heures et les différents postes avec de nombreuses nationalités présentent".

8 - Un train de sénateur dans le virage d’Arnage
C'est le passage le plus lent du circuit avec une vitesse de passage d’environ 80 km/h. Fabrice Berrigaud y voit l'occasion d'aborder les différentes ambiances lumineuses, à un moment de l'année où les nuits sont les plus courtes, d'où d'ailleurs le choix de cette période pour cette course de 24 Heures: "Dans ce virage d'Arnage justement, la lumière y est particulièrement saturée à la tombée de la nuit ou au lever du soleil, avec des pilotes qui peuvent être légèrement aveuglés".

9 - Les Virages Porsche, les préférés des pilotes
Une succession de virages rapides et techniques (droite-gauche-droite en gros), particulièrement appréciés des pilotes comme ceux que nous avons interrogés: Stéphane Sarrazin, Olivier Pla et Thomas Laurent. Ce virage porte le nom de la marque allemande, celle qui a le plus participé et remporté la course mythique, avec 18 victoires.

10 - Une plongée dans la zone de raccordement, avant la ligne
Un enchaînement de chicanes et le retour sur une partie du circuit Bugatti. On y trouve notamment la chicane Ford, car le groupe américain avait offert dans les années 60 les travaux d’aménagement à l’organisation du circuit. On retrouve ensuite les tribunes avec la célèbre horloge des 24 Heures, dont les aiguilles font donc deux fois le tour du cadran pour cette épreuve hors-normes. C'est déjà reparti pour un tour.

Julien Bonnet