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Le Mans: des technologies de la course dans votre voiture

Depuis leur création en 1923, les 24 Heures du Mans sont un véritable démonstrateur technologique pour les marques automobiles.

Depuis leur création en 1923, les 24 Heures du Mans sont un véritable démonstrateur technologique pour les marques automobiles. - JB

Depuis 1923, les 24 Heures du Mans jouent un rôle de laboratoire technologique, d’abord au service de la performance et de la passion, puis à celui de Monsieur-et-Madame-tout-le-monde.

Le phare anti-brouillard
En 1926, la 4e édition des 24 Heures du Mans permet de résoudre un problème dû à la géographie du circuit. La rivière "Roule Crottes" passe non loin d’un des virages les plus célèbres du circuit, le "S" de Maison-Blanche. Au petit matin, dans un des moments les plus palpitants de la course, se levait une brume particulièrement dangereuse. Les Lorraine-Dietrich, des voitures françaises, portent un gros feu rond au centre de la face avant. C’est le premier feu anti-brouillard, appelé Marchal "cyclope".

Une Lorraine-Dietrich avec son phare central anti-brouillard
Une Lorraine-Dietrich avec son phare central anti-brouillard © Encyclo.43

Le pneu radial
Le 4 juin 1946, Michelin dépose le brevet du pneu radial, un pneu qui se veut plus solide, et donc avec une plus longue durée de vie. Il comporte plusieurs couches, pour une carcasse différente. Lancia l’adopte pour l’Aurelia B20 en 1951, et remporte la victoire dans sa catégorie.

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- © Michelin

Le frein à disque
C’est en partie grâce à lui que les Jaguar remportent la victoire en 1953. Ce n’est pas le constructeur britannique qui a inventé cette technologie, mais le monde de l’aéronautique. Jaguar travaille alors avec Girling et Dunlop, le pneumaticien, pour l’utiliser au Mans, et disposer d’un freinage puissant. Le frein à disque ne sera pourtant pas commercialisé sur une Jaguar pour la première fois. Mais sur une Citroën DS, 2 ans plus tard.

La DS en présentation "fusée" comme lors du salon de l'auto de Paris de 1961
La DS en présentation "fusée" comme lors du salon de l'auto de Paris de 1961 © JB

Le turbo
La technologie du turbo n’a pas été inventée spécialement pour le Mans. Au milieu des années 60, cette suralimentation est déjà l’une des principales caractéristiques de la BMW 2002. Mais sous le capot d’une Porsche, en 1974, le turbo se montre le principal artisan de la victoire de la marque allemande. 

Le diesel
Il ne fut pas inventé pour les 24 Heures du Mans, mais retrouve dans les années 2000 une nouvelle jeunesse, près d'un siècle après sa création. Dès 2006, Audi, puis Peugeot, prouvent qu’on peut courir et surtout gagner avec un diesel, grâce à l’injection et au turbocompresseur. Des technologies qui équipent depuis même les moteurs essence de certains modèles grand public.

L'Audi R10 TDI victorieuse en 2006, 2007 et 2008
L'Audi R10 TDI victorieuse en 2006, 2007 et 2008 © JB

Et maintenant, l'hybride, le handisport...
Ces dernières années, cette tradition de l'innovation au centre d'une épreuve de sport automobile reste en pole position.

"Eprouver, démontrer, cela reste au coeur de l'ADN des 24 Heures du Mans, explique Fabrice Bourrigaud. Aujourd'hui, on est en plein dans l'hybridation, avec Audi, Porsche et Toyota, trois grandes marques mondiales qui ont testées des systèmes hybrides différents dans cette épreuve".

Il rappelle également que l'an dernier, la Morgan LMP2 SRT41 avait été adaptée par Onroak Automotive pour le pilote quadri-amputé Frédéric Sausset, un système amovible en quelques secondes pour être paré pour le changement de pilote. 

A l'arrivée, il y a toujours de nouvelles technologies au Mans.
A l'arrivée, il y a toujours de nouvelles technologies au Mans. © JB
Julien Bonnet